Le corps des femmes, les corps de femme : j’aime !
Il n’y a pas d’autre écriture possible
que celle
de l'enlacement des formes.
L’ordinateur bourdonne. Par la fenêtre,
captation des murmures de la nuit. J’aime !
Un jour j’écrirai
ce qui retient les mots,
ce qui les tord et les délivre.
La ville
est un orgasme
sans fin.
Peut-être
n’y a-t-il pas d’équilibre ;
juste quelques bras
qui s’ouvrent –
et nous retiennent.
Le chemin, ce qu’il nous montre des perspectives, ne provient-il pas des ombres du regard ? Le réel, si tenté qu’il existe, s’appuie sur le contraste, bien plus que sur le flux. Tous les ondes, les corpuscules achoppent sur la mémoire des formes, et sur ce qui nous sculpte, dans l’air du temps. Nous ne percevons que quelques angles des multiples facettes qui s’exposent ; les autres nous sont contés par l’imagination.
Le goût du café
est comme un goût de vivre,
je l’apprécie
même sous les ciels sombres.
Et la ville, par ses bouffées capricieuses,
me renvoie
dans la petite enfance,
là où l’espace
est encore
dans les mains,
et peut-être
dans la gorge.
Je chante :
ainsi je marche.
La rage fendille la pierre, plus que la masse ou que le gel, la rage fendille la pierre.
Les rues dégorgent des cris de fournaise, la masse fendille la pierre.
Et le ciment s’effrite,
le plâtre s’écaille ;
le pouvoir se disloque,
polichinelle
désossé, le pouvoir
dégueule, vomissure
despotique…
sous les pavés
la rage !
Qui dort lorsqu’on dort, quelle partie de soi-même ?
Les arbres, dans la ville, circulent auprès de l’air qui les tremble, immobiles.
Je n’ai conscience que des échos, et du palpable ; du flamboyant.
Les arbres dessinent des poumons
dans le cœur de la ville,
qui se dilatent au gré des vents ;
c’est le houppier qui nous avive.
Comment discerner ce qui ondoie, ce qui respire ? Et que savoir des confluences ?
Les arbres nous entretiennent – de la mouvance du monde.
La canicule, petite chienne qui se lève et se couche avec le Soleil, tire la langue, rendant haletantes la parole, et l’haleine. La canicule dégraisse les phrases des rimailleurs ventripotents. Jusqu’à l’os, faudrait-il tailler dans le vif, jusqu’au sang. Que les mots exsudent tous les sens contraires, au sens interdit. Qu’il ne subsiste qu’un peu de chair sur le nerf spinal, qu’un peu de fibre autour du nœud gordien. Du sperme, dans la palabre du vagin.
J’écris, comme mon frère Personne, sachant que personne ne liera, avant que la mort n’ait délié mes jointures.
J’écris, insensé, fécondant de l’obscur. Obscurcissant des marges, en émargeant mon temps. Qu’il se perde, dans la sinuosité des lignes. Que dire, soit flamber l’horizon. Pour toujours. Dévêtir. Les obstacles.
Santé !
Sentez donc le vent !
Il n’y a pas d’autre écriture possible
que celle
de l'enlacement des formes.
L’ordinateur bourdonne. Par la fenêtre,
captation des murmures de la nuit. J’aime !
Un jour j’écrirai
ce qui retient les mots,
ce qui les tord et les délivre.
La ville
est un orgasme
sans fin.
Peut-être
n’y a-t-il pas d’équilibre ;
juste quelques bras
qui s’ouvrent –
et nous retiennent.
Le chemin, ce qu’il nous montre des perspectives, ne provient-il pas des ombres du regard ? Le réel, si tenté qu’il existe, s’appuie sur le contraste, bien plus que sur le flux. Tous les ondes, les corpuscules achoppent sur la mémoire des formes, et sur ce qui nous sculpte, dans l’air du temps. Nous ne percevons que quelques angles des multiples facettes qui s’exposent ; les autres nous sont contés par l’imagination.
Le goût du café
est comme un goût de vivre,
je l’apprécie
même sous les ciels sombres.
Et la ville, par ses bouffées capricieuses,
me renvoie
dans la petite enfance,
là où l’espace
est encore
dans les mains,
et peut-être
dans la gorge.
Je chante :
ainsi je marche.
La rage fendille la pierre, plus que la masse ou que le gel, la rage fendille la pierre.
Les rues dégorgent des cris de fournaise, la masse fendille la pierre.
Et le ciment s’effrite,
le plâtre s’écaille ;
le pouvoir se disloque,
polichinelle
désossé, le pouvoir
dégueule, vomissure
despotique…
sous les pavés
la rage !
Qui dort lorsqu’on dort, quelle partie de soi-même ?
Les arbres, dans la ville, circulent auprès de l’air qui les tremble, immobiles.
Je n’ai conscience que des échos, et du palpable ; du flamboyant.
Les arbres dessinent des poumons
dans le cœur de la ville,
qui se dilatent au gré des vents ;
c’est le houppier qui nous avive.
Comment discerner ce qui ondoie, ce qui respire ? Et que savoir des confluences ?
Les arbres nous entretiennent – de la mouvance du monde.
La canicule, petite chienne qui se lève et se couche avec le Soleil, tire la langue, rendant haletantes la parole, et l’haleine. La canicule dégraisse les phrases des rimailleurs ventripotents. Jusqu’à l’os, faudrait-il tailler dans le vif, jusqu’au sang. Que les mots exsudent tous les sens contraires, au sens interdit. Qu’il ne subsiste qu’un peu de chair sur le nerf spinal, qu’un peu de fibre autour du nœud gordien. Du sperme, dans la palabre du vagin.
J’écris, comme mon frère Personne, sachant que personne ne liera, avant que la mort n’ait délié mes jointures.
J’écris, insensé, fécondant de l’obscur. Obscurcissant des marges, en émargeant mon temps. Qu’il se perde, dans la sinuosité des lignes. Que dire, soit flamber l’horizon. Pour toujours. Dévêtir. Les obstacles.
Santé !
Sentez donc le vent !
Daniel LEDUC
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