mercredi 2 juillet 2008

LE NOMADE


Nous voulions
nous arrêter
près du ruisseau
qui rafraîchit
le temps

mais la mémoire
s’était enfuie
sur le versant
des ombres


Nous commencions
à croire
que l’herbe
est une
virgule

alors
qu’elle pousse
comme une
parenthèse


Nous marchions
depuis
des ans
peut-être
depuis

que tous
nos pas
étaient
comptés


Nous avons
cherché
la fleur
de partage
et

l’avons
trouvée
entre des mains
de sable


Nous avons
traversé
des contrées
aux noms
de femmes

et nos pas
se sont posés
sur des corps
insoumis


Nous
commencerons
à croire
au chant
des sirènes

quand la mer
se sera
retirée
de nos yeux


Nous n’irons
pas plus
loin
qu’il est possible
d’aimer

afin
de ne point franchir
les seuils
d’indifférence


Nous offrons
le thé
à chaque
étranger
qui passe

pourvu
que le sucre
soit au creux
de sa main


Daniel LEDUC
Le Livre des Nomades,
Verlag Im Wald.


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