tag:blogger.com,1999:blog-28660191917832167902024-03-05T08:41:46.810-08:00Daniel LEDUCSite littéraire de Daniel Leduc. Publication de textes, articles, nouvelles, poèmes, etc.Daniel LEDUChttp://www.blogger.com/profile/00912939320183553313noreply@blogger.comBlogger79125tag:blogger.com,1999:blog-2866019191783216790.post-26025691405712883242009-03-10T15:09:00.000-07:002009-03-11T14:57:00.232-07:00REDOUBLEMENT<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjfTTJWAjYEXT1mNmBqlHdbxirzcFwVOomu3EN4NJydwub3zgGBBWX8t4FaBgTu2s64rDuxowPHpOyxYdHMPG_7910HBrW0aGDUL6Ls7WVhDJ8iCQX7N0jeVdb1Pgt4WgbzIwe8QpMsIJ39/s1600-h/doubleTrapeze.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5311685995079452546" style="FLOAT: left; MARGIN: 0px 10px 10px 0px; WIDTH: 267px; CURSOR: hand; HEIGHT: 400px" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjfTTJWAjYEXT1mNmBqlHdbxirzcFwVOomu3EN4NJydwub3zgGBBWX8t4FaBgTu2s64rDuxowPHpOyxYdHMPG_7910HBrW0aGDUL6Ls7WVhDJ8iCQX7N0jeVdb1Pgt4WgbzIwe8QpMsIJ39/s400/doubleTrapeze.jpg" border="0" /></a><br /><div align="justify"><strong>Que</strong> de l’une à l’autre, de l’ombre à la clarté, nos réflexions se meuvent dans un répertoire où les ondes chromatiques se doublent du silence.<br /><br />Du silence émergent tous ces échos perpétués dès l’origine du monde. Ce que nous (re)sentons ne s’exprime-t-il pas, le plus justement possible, par cette antimatière du sens ? Et du sens, la matière tisse les entrelacs furtifs.<br /><br />Furtifs les regards sur le monde, par le prisme du poème, dans le poème du monde. La poésie percute. Autant qu’elle répercute toute réverbération qui ondoie dans l’invisible.<br /><br />L’invisible, autre source de ce qui coule entre la poussière et les rais de la poussière – révélé lui-même par la visibilité des sources ; par ce qui demeure après que la lumière s’est tue ; que la nuit s’est éteinte ; que la limite se disperse par delà les limites.<br /><br />Imite-le, cet élan grâce auquel l’enfant s’abandonne au bond, ce ricochet que donne l’apesanteur du rire. Sois dans le champ, sois dans la perspective.<br /><br />Perspicace, tu le seras, sans cette ombre qui te poursuit.<br /><br />J’ai doublé mes propres certitudes,<br />en abattre les branches mortes,<br />les feuilles noircies<br />d’encre, que seules<br />les nichées de mots volatiles<br />s’insurgent<br />contre les vents.<br />La nuit se double<br />de la profondeur du masque ;<br />toujours<br />s’insinuera-t-elle<br />entre deux cris ;<br />et nos faïences, dures et fragiles,<br />ne se briseront<br />qu’en un<br />raccommodement.<br />Les éclats<br />de voix et d’assiettes<br />ne portent-ils pas la marque<br />de la nécessité de vivre ?<br />J’ai doublé ma veste<br />d’un tissage<br />dans les langues du monde.<br /><br />Que le saisissement soit double : la face qui ravit, et le revers qui prend. Que le saisissement comprenne l’inconcevable. Qu’il soit saisi dans le tain de la glace. Se brise… en échappant.<br /><br />Échappant au volume, le point n’existe que par la pointe qui le désigne. Pointer du doigt, pointer du poing, cela revient au même, que pointer le doigt qui pointe vers la lune.<br /><br />La lune – sa face cachée, pour qui ? Que voit-on lorsqu’on regarde ? Quel double échappe à la sagacité ? En la demeure de toute chose vit un ravin où se renverse le monde. Figure qualifiée par son antithèse.<br /><br />Antithèse, voilà ce qu’est liberté. Le doute est une porte qui claque. Et par les courants d’air, la pensée se propulse ; le pollen s’en va féconder.<br /><br />Féconder la mémoire, l’abreuver de ce futur qui suinte le long des rêves. Que le souvenir façonne l’éphémère. Qu’il y ait du stable dans l’instant.<br /><br />L’instant se resserre en un point suprême, supernova, trou noir où les désirs s’absorbent. Point de convergence des forces, des états, des atmosphères. L’instant s’oublie ainsi qu’un enfant, qui fait un songe sous lui. </div><div align="justify"><br />Lui, lueur, échos de nos ressacs ; elle, fontaine d’où jaillit le feu : le temps, la vie nous janusinent ; et nous allons au travers des chemins, perdre et chercher, croître et rapetisser, par l’envergure de ce décor qui redouble l’horizon</div><div align="justify"></div><br /><div align="justify">Daniel LEDUC</div><div align="justify"><a href="http://www.harmattan.fr/daniel-leduc">www.harmattan.fr/daniel-leduc</a></div><div align="justify"></div>Daniel LEDUChttp://www.blogger.com/profile/00912939320183553313noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2866019191783216790.post-53115394584996025212009-02-27T11:12:00.000-08:002009-02-27T11:21:33.373-08:00CIELS D'HYPNOSE (1)<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLgdg5LZVqBVsMZKsdAAAnzmqQu66NOCFvK1iK1U38iJAu4cTFTr40Hgv6reoWnGrKHYEG1h1a6Zgrc4TbAT4m0Xiy7LCSZQQYSH9kTzHBGFoucKnGjrwAmJFNUSjcEB5k_cYEku3r7ZN8/s1600-h/CIELS.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5307559358667925810" style="FLOAT: left; MARGIN: 0px 10px 10px 0px; WIDTH: 300px; CURSOR: hand; HEIGHT: 225px" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLgdg5LZVqBVsMZKsdAAAnzmqQu66NOCFvK1iK1U38iJAu4cTFTr40Hgv6reoWnGrKHYEG1h1a6Zgrc4TbAT4m0Xiy7LCSZQQYSH9kTzHBGFoucKnGjrwAmJFNUSjcEB5k_cYEku3r7ZN8/s400/CIELS.jpg" border="0" /></a><br /><div>1<br />Tu t’appuies sur le tronc d’un chêne –<br />ton écorce<br />recouvre-t-elle<br />la nuit ?<br />À la lisière de l’aube<br />les lumières de la ville se confondent<br />avec le miroitement du ciel.<br />Tu t’appuies sur ton ombre –<br />n’y a-t-il d’enveloppant<br />que ce qui fuit ?<br />Tes gestes, là, sur cette parcelle de terre…<br />voilà des branches<br />agitées par<br />quels intervalles ?<br />La ville se reconnaît<br />aux échos qui la propagent.<br />Dans quelle vibration<br />t’enfonces-tu ?<br />Avec<br />quelles autres<br />veines ?<br />Les réverbères sont des<br />fûts /<br />remplis d’étoiles.<br /><br />2<br />Sur ma tasse de thé<br />un nuage de lait dans le ciel.<br />Sur ma fenêtre<br />un autobus klaxonne<br />en direction du soir.<br />Sur d’autres temps<br />la neige se balance,<br />la ligne téléphonique<br />oscille –<br />ta voix pénètre,<br />qui ne traduit que quelques mots<br />caduques.<br />Combien de temps<br />de silence entre nous ?<br />Toujours<br />nous sommes à la périphérie des choses,<br />à pivoter sur<br />nous-mêmes.<br /><br />3<br />« Les saisons mijotent dans la marmite »,<br />j’ai entendu cela ;<br />mes pas traînent<br />des algues<br />sur la grève ;<br />un cassoulet m’attend<br />comme m’attendent ton rire<br />tes varechs dans les mots.<br />La radio crépite<br />ainsi qu’autrefois ;<br />elle se suspend<br />– peut-être –<br />avant<br />que tu ne dises.<br /><br />4<br />Il y a de la brebis dans le ciel,<br />du renard<br />dans l’horizon.<br />Le creux mange la terre,<br />où nous danserons tantôt.<br />J’ai sorti les poubelles<br />pleines de portes à claquer.<br />Tonnerre.<br />La percussion / battante.<br />C’est le trou qui nous parle de la guerre.<br />Absence<br />détonant<br /><br />5<br />Faudrait-il écouter<br />tous les regards palabres,<br />tous les regards<br />taiseux – </div><div></div><br /><div>Daniel LEDUC</div><div><a href="http://www.harmattan.fr/daniel-leduc">www.harmattan.fr/daniel-leduc</a></div><br /><div></div><div>----------------------------------</div><div>(1) Expression de Gaston Miron</div><br /><div></div>Daniel LEDUChttp://www.blogger.com/profile/00912939320183553313noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2866019191783216790.post-11342206931449226252009-02-07T11:35:00.000-08:002009-02-07T11:42:49.283-08:00VOYAGE<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgF8ROgAR6oNlg8pWD2hjhD9W7DL3SB8bqB2M8GJEJlnMZTXEYt5Nrn0olmNT4hQabihonBp38pY9Q4ypiUvlg06kGdyOE4XZNd8rdkqPxwMoYeJSxbhHTFVbg56iFPdVL12Cq7cKf_ivQv/s1600-h/Train+%C3%A0+vapeur.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5300142407697570850" style="FLOAT: left; MARGIN: 0px 10px 10px 0px; WIDTH: 400px; CURSOR: hand; HEIGHT: 245px" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgF8ROgAR6oNlg8pWD2hjhD9W7DL3SB8bqB2M8GJEJlnMZTXEYt5Nrn0olmNT4hQabihonBp38pY9Q4ypiUvlg06kGdyOE4XZNd8rdkqPxwMoYeJSxbhHTFVbg56iFPdVL12Cq7cKf_ivQv/s400/Train+%C3%A0+vapeur.jpg" border="0" /></a><br /><br /><div align="justify">Le train au fur et à mesure efface le paysage<br />et nous filons vers cet ailleurs<br />dans un espace au temps rapiécé,<br />la courbe du regard se joint à l’horizon<br />jusqu’à perdre la direction du sens,<br />nos mots se trompent eux-mêmes de conversation,<br />ta main se pencherait-elle par la fenêtre<br />si l’impossible pouvait s’ouvrir<br />telle une gueule d’ombre lacustre,<br />le désir d’en finir avec ce qui s’achève<br />de perpétuer la rosée jusqu’au soir,<br />d’en baver pour que l’envie demeure<br />jusqu’à la dernière salve de vie,<br />le train se démesure comme un dépaysage,<br />et nous pourchassons<br />ces bribes de souvenirs<br />pour en faire un patchwork<br />brossé de valses<br />de courants pélagiques,<br />et nous traquons<br />tous nos désirs rompus<br />jusqu’aux marées du soir,<br />la pluie est une sève tardive<br />nous dira le planteur<br />auprès de son âge,<br />et du miroir qui bruine,<br />et de toutes les tentations,<br />le train ne sifflera<br />qu’après s’être vidé<br />de toute forme de rythme,<br />et nous quittons nos vieilles nippes<br />nos discrètes allures<br />espérant s’équiper<br />des seuls élans qui vaillent,<br />les vieilles se chaussent encore<br />de chansons folkloriques,<br />même si le temps<br />est un rasoir,<br />de la perte du vide<br />nous n’y couperons pas,<br />le train s’emballe<br />à la pleine lune<br />le train s’emballe,<br />nous recueillerons des chiffres<br />des chiffons de fleurs<br />des chiffonnages d’oiseaux<br />calculerons<br />le monde,<br />calculerons l’incalculable<br />monde,<br />un homme suit la trace qui précède<br />c’est en cela qu’il pense<br />il ne trace que des brûlures<br />c’est en cela qu’il se révolte,<br />le train ne s’arrêtera qu’à la naissance<br />de l’horizon,<br />plus loin le continent<br />devient chimère,<br />et nous marchons<br />pour atteindre la marche,<br />gravir<br />un espace<br />qu’il nous porte à distance,<br />la femme se dicte<br />une pensée oblongue,<br />elle s’accroupit pour voir la cime,<br />l’espoir rutile<br />sur ses ongles,<br />le train<br />passera son temps,<br />et la marée<br />domine,<br />et l’éclat<br />se manifeste,<br />et la tornade<br />virevolte,<br />et les îlots<br />s’enlisent,<br />et le sang<br />palpite,<br />et la voix<br />explose,<br />le train divague<br />effaçant son propre terme… son propre terme… sa propre… voie…</div><div align="justify"><br /></div><div align="justify"></div><div align="justify">Daniel LEDUC</div><div align="justify"><a href="http://www.harmattan.fr/daniel-leduc">www.harmattan.fr/daniel-leduc</a></div><div align="justify"><br /></div><div align="justify"></div><div align="justify"><br /></div>Daniel LEDUChttp://www.blogger.com/profile/00912939320183553313noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2866019191783216790.post-5848442007084297722009-01-13T06:29:00.000-08:002009-03-02T15:04:10.778-08:00Aux Fils du Temps<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj7QCTcI6NbVxuj9gr8M7uklU8wCMoZ65T9czxq8UbXBKZCYuGmtJW9SC_RBgLfKoZfhuPg24O-m6Gz1Uyg-SbW2WoZD1xS23Z6aOV_xLMF3FIefv7zwmfjUY-akg9rFlG2ZQKcyy0EaSMq/s1600-h/Couv+recto+AUX+FILS+DU+TE+PS.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5290786108180680946" style="FLOAT: left; MARGIN: 0px 10px 10px 0px; WIDTH: 249px; CURSOR: hand; HEIGHT: 400px" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj7QCTcI6NbVxuj9gr8M7uklU8wCMoZ65T9czxq8UbXBKZCYuGmtJW9SC_RBgLfKoZfhuPg24O-m6Gz1Uyg-SbW2WoZD1xS23Z6aOV_xLMF3FIefv7zwmfjUY-akg9rFlG2ZQKcyy0EaSMq/s400/Couv+recto+AUX+FILS+DU+TE+PS.jpg" border="0" /></a><br /><div align="justify">De ces nouvelles émergent des personnages ayant un rapport particulier au temps : le libraire, convoyeur de mots, le célèbre auteur du Livre des Grands Paradoxes, le Maître des Grandeurs et Docteur des Symboles. </div><br /><div align="justify">Daniel Leduc décline dans ce recueil des thèmes qui achoppent au temps : recherche d'identité, intimité des femmes, communication, révolte, doutes de l'artiste, sagesses improbables, mort, sexe.</div><div align="justify"></div><br /><div align="justify">ISBN : 978-2-296-06872-8 • </div><div align="justify">janvier 2009 • 156 pages</div><div align="justify">Prix éditeur : 15 € </div><div align="justify"></div><br /><div align="justify"><a href="http://www.harmattan.fr/daniel-leduc">http://www.harmattan.fr/daniel-leduc</a></div><br /><div align="justify">----------------<br />Cher Daniel Leduc,<br />Je me suis régalé en lisant "le temps éperdu", et m'apprête à lire le reste.<br />Bien cordialement à vous.<br />Etienne KLEIN<br />------------------<br />Disponible sur </div><div align="justify"><a href="http://www.chapitre.com/CHAPITRE/fr/BOOK/leduc-daniel/aux-fils-du-temps,21677393.aspx">Chapitre.com</a><br /><a href="http://www.amazon.fr/ref=gno_logo_b"> </a><a href="javascript:void(0);/*1236034609799*/">Amazon.fr</a><br /> <a href="http://www.alapage.com/-/Fiche/Livres/9782296068728/LIV/aux-fils-du-temps-nouvelles-daniel-leduc.htm?id=67571221948023&donnee_appel=GOOGL">Alapage.com</a><br /> <a href="http://livre.fnac.com/a2609781/Daniel-Leduc-Aux-fils-du-temps?Mn=-1&Ra=-1&To=0&Nu=4&Fr=3">Fnac.com</a></div>Daniel LEDUChttp://www.blogger.com/profile/00912939320183553313noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2866019191783216790.post-33323569090807387202008-12-24T23:37:00.000-08:002008-12-25T00:04:09.207-08:00À LA TOMBÉE DE L’AUBE<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhnijWWLrBwGamNME2mu90CIvQA5x7uZp5nsXDfY2JljuPAdnOkY7OHRxUcWi3Hl-IIT19K3-Jra7wdfMLykvacGCpEXOiQOwFQmTRZxwqADXmdOrA-YSTlE8IYR1IEqkLKNbUWr0K8Ovhy/s1600-h/Aube.bmp"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5283635303546269682" style="FLOAT: left; MARGIN: 0px 10px 10px 0px; WIDTH: 320px; CURSOR: hand; HEIGHT: 222px" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhnijWWLrBwGamNME2mu90CIvQA5x7uZp5nsXDfY2JljuPAdnOkY7OHRxUcWi3Hl-IIT19K3-Jra7wdfMLykvacGCpEXOiQOwFQmTRZxwqADXmdOrA-YSTlE8IYR1IEqkLKNbUWr0K8Ovhy/s320/Aube.bmp" border="0" /></a><br /><div align="justify">« <em><strong>J</strong>e suis né dans le soir qui se lève</em> », dit le vieillard s’adressant à l’enfant. « <em>Sais-tu que deux jambes font plus que trois, et qu’à trop posséder on s’appauvrit soi-même</em> »<br />La nuit est un partage pour qui veut reposer.<br /><br /><em>Dans le temps</em>, comme souvent disent les vieux… qu’y a-t-il donc <em>dans </em>le temps ?<br />La mémoire, se souvient-elle du futur ? De l’antérieur, de l’avenir du futur ?<br />Les pirouettes,<br />virevoltantes, sont<br />dans le temps.<br /><br />Comme l’eau est un désir, comme le feu est une jouissance,<br />de même<br />ce que l’on cherche<br />flambe –<br />dans la limpidité.<br /><em>J’ai retenu de ton visage<br />quelques gouttes,<br />chaudes comme de la cire,<br />émotion<br />suspendue,<br />flageolante<br />flamme.<br /></em><br />« <em>N’aie jamais peur du vide. Le vide est plein</em>. »<br />Là-bas se trouvent des myriades de vide ; et l’on croit que le brouillard se lève ; que la vie n’est qu’un pont suspendu.<br />Le corps, sous la pression des actes, se creuse. Nos pensées se sillonnent.<br />Un coup de bêche<br />dans la seconde,<br />qu’elle ensemence<br />notre minute,<br />que nos heures soient propices.<br /><br />Dès l’aube, à l’approche du reflet, les objets s’éclipsent de lumière. La moindre parcelle du monde devient un langage. Il nous faut croire au texte – pour déchiffrer le jour.<br /><em>J’ai suivi, parmi la foule, la silhouette qui danse.<br />Je l’ai suivie dans les contours ; dans les rues adjacentes ;<br />au bord de ce canal qui conduit au canal ; de ce reflet qui conduit au miroir.<br />Je l’ai suivie, ma propre incertitude</em>.<br />C’est par ce ʺlever de soleil ʺ que nous connaissons l’erreur,<br />la menterie<br />de ce qui ne se couche<br /><em>jamais</em>.<br /><br />L’horizon nous configure dans nos pensées ; et c’est bien par l’infini que nous sommes mortels, non par le temps qui compte.<br /><em>J’ai lu quelques nuages, cirrus stratus et cumulonimbus, dans le ciel d’un ouvrage sur la navigation. Ce sont des lettres qui se déforment selon le temps. Des grimaces parfois, ricanent dans l’univers</em>.<br />Tout livre<br />ne s’ouvre<br />qu’à l’horizon<br />sans bornes.<br />Rien ne se ferme –<br />sans toit.<br /><br /><em>Lorsque en ma perspective<br />ton visage est entré,<br />que l’aube s’est écartée<br />au seul vent de ta voix,<br />j’ai connu l’étrangère<br />en toi<br />comme un son familier,<br />qui se brise<br />sur les frontières,<br />– ʺje te salue<br />vieil océanʺ –,<br />la mer est cette étreinte<br />dans la houle<br />passagère,<br />perspective<br />du vent.<br /></em>Une porte qui s’ouvre :<br />et l’aube sort<br />de ses gonds.<br /><em>J’ai entrevu<br />tes lèvres,<br />je te salue<br />céans.<br /></em><br />Maintenant<br />est le jour,<br />détenu<br />dans ta gorge…<br /></div><br /><div align="justify">Daniel LEDUC</div><div align="justify"><a href="http://www.harmattan.fr/daniel-leduc">www.harmattan.fr/daniel-leduc</a></div><div align="justify"></div>Daniel LEDUChttp://www.blogger.com/profile/00912939320183553313noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2866019191783216790.post-27149305400153578562008-12-19T23:08:00.000-08:002008-12-19T23:15:42.852-08:00AU PIED DE L'ARBRE<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjzIvSwDPSwNlwl0_bZVPvle9qkzgtQckMCoYZi1itICc36k6qYdk3fhJGRafVvFQSFSSyU3S4CUUfM6j7iWVKSoUoakTff7_yji-2tdJ2ks-fnu4rW1vkvoFoiZoJtrUFU90TAC7fF1cRj/s1600-h/Arbre+immense.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5281767269934639522" style="FLOAT: left; MARGIN: 0px 10px 10px 0px; WIDTH: 320px; CURSOR: hand; HEIGHT: 216px" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjzIvSwDPSwNlwl0_bZVPvle9qkzgtQckMCoYZi1itICc36k6qYdk3fhJGRafVvFQSFSSyU3S4CUUfM6j7iWVKSoUoakTff7_yji-2tdJ2ks-fnu4rW1vkvoFoiZoJtrUFU90TAC7fF1cRj/s320/Arbre+immense.jpg" border="0" /></a><br /><div align="justify"><strong>Au</strong> pied du mur le lierre s’enracine dans l’arborescence de l’ombre –<br /><em>nul ne saurait contraindre l’éclair,<br />ni la foudre à tomber.<br /></em>Les glissements de terrain, et de sens,<br />parfois nous emportent vers<br />l’impromptu,<br />grâce auquel advient<br />la résurgence du jour.<br />Là, sous le houppier<br />d’un arbre incalculable,<br />je demeure<br />dans le discours du monde ;<br /><em>ce qui tente de vivre<br />se répercute<br />par delà les frontières</em>.<br />Le fourmillement d’un ruisseau<br />effleure mes oreilles,<br /><em>comme si ce qui <strong>va<br /></strong>se presse<br />contre l’abîme</em>.<br />N’y aurait-il pas de tiges<br />à tailler,<br />d’élans<br />à sarcler,<br />de vertiges<br />à émonder –<br />que les souffles<br />nous traversent<br />enfin ?<br />Et les crampons du lierre<br />vont-ils<br />fissurer l’ombre ?<br />C’est la demeure<br />où tout voyage,<br />l’espace entre l’aube et le vent,<br /><em>je<br />est un mobile</em>,<br />au pied de l’arbre /<br />la vie<br />s'implante /<br />dans l’oscillation<br />des soleils.<br />Entrenœuds,<br />les signes<br />fixeraient-ils –<br /><em>ce qui s’éloigne /<br />avant<br />de s’éclipser… ?<br /></em></div><br /><div align="justify">Daniel LEDUC</div><div align="justify"><a href="http://www.harmattan.fr/daniel-leduc">www.harmattan.fr/daniel-leduc</a></div><div align="justify"></div>Daniel LEDUChttp://www.blogger.com/profile/00912939320183553313noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2866019191783216790.post-2427793833402520252008-12-08T12:04:00.000-08:002008-12-08T12:11:01.879-08:00L'ARPENTEUR<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhfWIY0hnGyOyrgnDb8Or94rNybuNO7nMocznK5TM3KUd5XegwtKgtkVo0bxkRE4rjqG9Myk6aqt_Cv-WXRqFKqkxmeiqV4UA3ldi8VCC6U3KrIsuQIkdamioK16G1f1TRuCia1Gn3KizaV/s1600-h/Arpenteur+2.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5277514198820455202" style="FLOAT: left; MARGIN: 0px 10px 10px 0px; WIDTH: 320px; CURSOR: hand; HEIGHT: 228px" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhfWIY0hnGyOyrgnDb8Or94rNybuNO7nMocznK5TM3KUd5XegwtKgtkVo0bxkRE4rjqG9Myk6aqt_Cv-WXRqFKqkxmeiqV4UA3ldi8VCC6U3KrIsuQIkdamioK16G1f1TRuCia1Gn3KizaV/s320/Arpenteur+2.jpg" border="0" /></a><br /><div align="justify"><strong><span style="font-family:georgia;">F</span></strong>aire les cent pas, savoir que le cent-unième sera le franchissement du Rubicon, qu’il faudra s’y résoudre, que la vie est un pied posé sur des charbons ardents, savoir naître enfin, n’être qu’une bouffée sur des braises, qu’un sifflement au cœur du feu.<br /><br /><em>Devant l’horloge de la gare je fais les cent pas, en attendant quelle aventure ? Est-ce une femme que j’attends, ou le départ d’un train en direction d’Istanbul ? Ne serait-ce pas le passage, que j’attends ? Le passage, et son train d’insouciance ? Ces heures qui passent, alors que fiche le camp ?<br /></em><br />Il a pris la direction du soir, le vieillard qui arpente. Et ses pas prennent la mesure de chaque courbe des angles, de chaque angle du cercle. Ses regards se posent, aussi. Et le repos, est une demeure qui tremble.<br /><br /><em>Je ne marcherai plus. À la mesure, de ce qui se dit, tout là-haut, sur le siège. En estimant que le pouvoir, déforme la quadrature du cercle. Que les règles sont gauchies, à seule fin de s’insinuer dans les consciences. Que l’arbitraire, aussi, devient la règle. Et qu’arpenter, nous fait tourner en rond. Je ne marcherai plus. Non !<br /></em><br />Le pas de porte, c’est ici où commence l’arpentage ; où la topographie s’instaure ; le relevé des sources, c’est ici. La mémoire s’ouvre, comme une porte, pivote, comme une porte, grince, comme une porte… Et l’on entre, à pas de loup, dans un poulailler en désordre. De la capture ou du souvenir, lequel est le premier ? De l’œuf, ou de la poule… ? Et de l’univers, et de l’infini – lequel ?<br /><br /><em>Arpentant mon sommeil, je me retrouvai dans un grenier rempli d’objets et de poussière. J’ai tenté d’ouvrir une malle, le couvercle était trop lourd ; et des toiles d’araignées ont chuté en cascade sur mon front ; le temps avait une odeur persistante et caduque. À mon réveil, la pluie ressemblait à une fine poussière, dépoussiérée.<br /></em><br />La marche qu’il faut gravir, vaut-elle la marche, qu’il nous faut accomplir ? Et de la senestre à la dextre, voit-on les pourtours du chemin ? Que saisit-on, de la triangulation du voyage ? La route, faudrait-il qu’elle se déroute, pour qu’on l’empruntât, pour de bon ?<br /><br /><em>Je ne mesure pas la distance parcourue ; je veille à ce qu’elle m’échappe ; comme un serin qu’on libère de sa cage ; qui explore les nuages ; et le chant.<br /></em><br />La nuit ne se révèle pas par l’obscur, mais par la cadence des étoiles. C’est un rythme sourd, une pulsation haletante, que cet univers, incommensurable. Seule l’imagination pourrait l’arpenter, si tenté qu’elle ne se limite pas à elle-même.<br /><br /><em>Faut-il que je me heurte à mes propres cloisons, pour pouvoir échapper à moi-même ? N’y a-t-il pas d’autre mesure que cette chaîne d’arpenteur, à laquelle se fixe la conscience – telle une chienne farouche, prisonnière de sa corde ?<br /></em><br />Un arbre, une source, quelques arpents de terre, voilà de quoi planter sa tente, demeurer dans la mouvance des heures – prendre la mesure de chaque chose. Savoir que rien ne peut être jaugé, sans son poids de contingence.<br /><br /><em>Je viendrai, certes, je viendrai où il faut que je vienne… mais par des chemins de traverse, par des voies secondaires, par les marges sans lesquelles aucune ligne ne se trace ; par des passes détournées, des pistes recouvertes, je viendrai, où il faut que je vienne… Et puis. Je décamperai !<br /></em><br />L’étranger, où est-il ? L’étrangeté, où est-elle ? Qui passe, devant nous-mêmes ? Qui nous retient ? Et nous, nous tous, ne sommes-nous pas étranger – cet autre, qui arpente dans ses propres combles ? Ne sommes-nous pas l’inconnu(e), sur un temps qui s’ignore ?<br /></div><br /><div align="justify">Daniel LEDUC</div><div align="justify"><a href="http://www.harmattan.fr/daniel-leduc">www.harmattan.fr/daniel-leduc</a></div><br /><div align="justify"></div>Daniel LEDUChttp://www.blogger.com/profile/00912939320183553313noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-2866019191783216790.post-10300565136170047612008-11-30T12:30:00.000-08:002008-11-30T12:38:30.867-08:00ÉTAT DE VEILLE<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhOBSMYALOlDo_XYojFJQl0HCBmbvSfTuPwMGxwho6dBx1PNR6MY4yZal6_4jqPPGmr9Rv2RWEQrR799EkY7DYkJ4Vkax3rkkstt53hBpGuiarTc5cai72TS8En4vZqBYAVmhMl1hhkjb2P/s1600-h/%C3%A9tat+de+veille+2.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5274552583881518050" style="FLOAT: left; MARGIN: 0px 10px 10px 0px; WIDTH: 222px; CURSOR: hand; HEIGHT: 320px" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhOBSMYALOlDo_XYojFJQl0HCBmbvSfTuPwMGxwho6dBx1PNR6MY4yZal6_4jqPPGmr9Rv2RWEQrR799EkY7DYkJ4Vkax3rkkstt53hBpGuiarTc5cai72TS8En4vZqBYAVmhMl1hhkjb2P/s320/%C3%A9tat+de+veille+2.jpg" border="0" /></a><br /><div align="justify">« <em><strong>N</strong>ous nous pencherons sur un livre, afin de pouvoir guetter le monde</em> », c’est la voix noueuse du conteur qui s’exprime ; et ses mains retiennent des mots ; des mots volatiles qui s’échappent des pages ; des mots, à la lisière du monde.<br />Le conteur, dans sa parole, ne fait qu’acheminer des pierres qui ont fondé les siècles ; véhiculer le souffle et l’esprit des ancêtres ; charroyer les symboles qu’entretiennent les mythes ; tamiser des légendes – qu’elles sécrètent une substance âcre et soyeuse, autant que l’origine du ventre.<br />« <em>Nous nous pencherons sur le rebord, des fenêtres et des gouffres, afin de percevoir ce que sait l’ignorance</em>. »<br />Je m’en vais émotter la terre de mon enfance, fractionner les souvenirs jusqu’en connaître chaque pore et chaque lambeau. C’est ainsi que les sorts les sources les cercles des contes me reviennent en tambour. Et les diables, les sorcières et leur marmite, les fées savantes ou criardes, les dragons aux cris de flamme, les lutins et autres farfadets heurtent mes tympans, au point de me rendre sourd à la grisaille d’octobre.<br />« <em>Sur la nuit qui survient toujours hâtive, nous nous pencherons pour en saisir l’ancre, la jeter plus loin que l’aube</em>. »<br />Et je dis que l’automne est un miroir, sur lequel frisent nos souvenirs échus. Je dis, comme un rideau de pluie, qui se déchire, sur une lanterne.<br />« <em>À la margelle du puits, nous nous pencherons</em>. »<br /><br /><strong>L</strong>e gué, il faudra le traverser avant que la crue ne parvienne.<br />Là-bas les champs font des vagues ; ici, c’est déjà le tangage.<br />Les eaux montent ; et nous ignorons jusqu’où gueulent les rugissants et délirants. Les eaux s'enflamment. Et la terre, sous nos yeux, s’enfouit.<br /><em>Je réchaufferai l’humidité des actes. J’envelopperai<br />ce qui suinte des peurs irrationnelles ;<br />martèlerai<br />les peurs<br />judicieuses.<br /></em>Combien d’îlots, combien d’îles,<br />combien de pensées trop rases<br />pour sombrer dans l’oubli ?<br /><em>Tambourinerai –<br />sur les vagues<br />de silence.<br /></em><br /><strong>L</strong>e matin, c’est encore une écharpe que l’on soustrait de la lumière ; un masque, réverbérant, qui tombe.<br />Les Harpie, Pégase, Sirènes, Chimère ont rejoint leurs légendes ; et le Phénix, pour s’être consumé, renaîtra dans le crépuscule du soir.<br /><em>Je feuillette les quotidiens, à la recherche de quelques miettes provenant de mes tartines ; et je tombe sur des bribes de fracas et de colère.<br />La guerre, n’est jamais loin, des mots.<br />La barbarie, gicle de l’encre.<br />Là-bas dans cette triperie, on enveloppera des viscères dans du papier journal.<br />Le sang, voilà ce qui barbouille le quotidien, du monde.<br /></em>Le matin, une autre clarté domine.<br />Celle des corps qui s’éveillent au mouvement des astres.<br />Celle<br />de l’érection<br />des mots,<br />comme une pensée<br />sauvage.<br />Celle<br />du vent,<br />au plus haut<br />de son ivresse.<br /><br /><strong>L</strong>a nature – est-ce un concept ? – ne s’oppose qu’à elle-même ; et la culture est cette autre nature, qui se plante, là, où ne poussent que des termes. Et le temps s’achève<br />pour devenir le temps.<br /><em>J’ai regardé<br />les circonvolutions<br />des abeilles,<br />les sinuosités<br />des pipistrelles,<br />la chevauchée<br />des saisons.<br />– Que viens-tu faire au creux de mon ombre ?<br />– Y trouver un peu de clarté.<br />– Regarde, je ne sais plus voir : ni le centre, ni les contours.<br />– Je saurai te montrer.<br />– Mes yeux…<br />– …ils brûlent comme un soleil…</em><br />La nature sait surprendre<br />ce qui se tapit<br />hors d’elle-même.<br /><em>J’ai regardé…<br />entre<br />les saisons</em>.<br /></div><br /><div align="justify">Daniel LEDUC</div><div align="justify"><a href="http://www.harmattan.fr/daniel-leduc">www.harmattan.fr/daniel-leduc</a></div><br /><div align="justify"></div>Daniel LEDUChttp://www.blogger.com/profile/00912939320183553313noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2866019191783216790.post-68595615974000651982008-11-21T21:02:00.000-08:002008-11-21T21:13:34.177-08:00L’INACHEVÉ<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjM_IWb-FQ71HEO9i8XpV2RtFi7eAgDyHwlu6EeGHV3IGUJHLn-mkm22xz5zQz1zZrybEAMmy_0w04O0Tz98zibSTGsZX-jXhFWLK10JAY7NHwcS9RXOsP_UJshLNzgmhJG7c-1aGn-H9Jd/s1600-h/L'inachev%C3%A9.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5271344614640425602" style="FLOAT: left; MARGIN: 0px 10px 10px 0px; WIDTH: 320px; CURSOR: hand; HEIGHT: 214px" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjM_IWb-FQ71HEO9i8XpV2RtFi7eAgDyHwlu6EeGHV3IGUJHLn-mkm22xz5zQz1zZrybEAMmy_0w04O0Tz98zibSTGsZX-jXhFWLK10JAY7NHwcS9RXOsP_UJshLNzgmhJG7c-1aGn-H9Jd/s320/L'inachev%C3%A9.jpg" border="0" /></a><br /><div align="justify">Le café ruisselle dans ma gorge, la nuit suinte<br />entre les lignes…<br />Dehors tout est frissonnement de feuilles, oscillation<br />du temps…<br />J’ai ton corps dans ma peau, grain de beauté<br />du monde…<br />Ailleurs que tu sois, tu es ici<br />palpable…<br />L’immensité de l’aube serait-elle<br />un trou noir…<br />Le fragmentaire ferait-il<br />un présent…<br />J’ai bu ce qu’il fallait entendre<br />de l’éruption<br />vitale…<br />Ce qui fermente des oublis,<br />des lacunes…<br />Ta peau sera<br />la dernière page du livre…<br />Ma main,<br />le point de suspension…<br /><em>À présent que la guerre se replie tout en se déployant ; à présent que les hommes tournoient sur leurs propres manèges ; à présent que le ciel s’alourdit d’hydrofluorocarbures ; à présent que les riches thésaurisent, que les pauvres s’appauvrissent ; à présent que le passé s’empile, sans jamais devenir présent ; la Terre n’est plus ni carte, ni continent ; mais source de réfraction, pour qui veut penser les plaies, augmenter les attelles, réduire les fractures – que le silence tempête enfin, soulevant l’étincelle.<br /></em>Le café ouvre ses portes<br />sur la marée montante…<br />De la terrasse on imagine<br />le bouillonnement des astres…<br />Ton vagin est un repli<br />où l’ombre s’illumine…<br />Mon regard sera toujours<br />dans l’angle du feu…<br />Le crépuscule n’est qu’un terme<br />qui commence avec l’oubli…<br />Et ce sont des morceaux de phrases<br />qui tissent notre avenir…<br />J’ai trinqué au sperme du jour,<br />à la cyprine des nuits…<br />Ta peau est une feuille<br />qui se tourne<br />héliotrope…<br />La marée –<br />c’est une pensée<br />à l’innombrable écho…<br /><em>Le corps de la Terre se fissure par l’agitation des Hommes ; des brumes se lèvent, naguère somnolentes, en concordance avec le crachin de la mer ; tout tangue en des lieux immobiles, tout s'endigue sur la crête des vagues ; le corps de la Terre exsude un trop-plein d’immondices ; et de ses splendeurs nous peignons nos yeux, avant, qu’aveugles, ils ne pleurent la lumière.<br /></em>Au bar de la tempête<br />des éclats de voix<br />se grisent…<br />Recouvreront-ils<br />les fulgurances du temps…<br />J’embrasse ton corps, tes ombres,<br />ce qui te constitue…<br />De ton regard je ne vois<br />qu’une houle<br />pensive…<br />Le soir n’est qu’un terme<br />qui tombe<br />comme un cheveu…<br />Ce ne sont que des mots<br />dont nous vêtons<br />nos rêves…<br />J’ai mordu dans le feu<br />à m’en faire<br />crisser les dents…<br />Le jusant<br />n’est qu’un flux…<br />de mémoire…<br /><em>La beauté quelle qu’elle soit retient le souffle, les saisons ; et le temps n’a rien à mettre, au regard de ce qui flamboie : la Terre se dévêt, encore la nudité n’est-elle qu’un autre voile ; nous passons près des miroirs, n’en cueillons qu’un reflet ; la beauté nous confectionne, nous enveloppe de ses lueurs ; chaque aube est un savoir qui se détisse, qu’il nous faut ravauder ; la Terre, c’est ainsi qu’on la nomme, alors même qu’il faut crier.<br /></em>Le bar frétille encore<br />dans la poêle<br />incendiaire…<br />N’y a-t-il<br />que peau, que chair,<br />qu’arêtes<br />pour grésiller ainsi…<br />Et ton amour<br />ne serait-ce pas friture…<br />Crépitement de mots imprévus…<br />C’est un crépuscule qui nous crée,<br />qui nous hypnotise…<br />C’est un ventre<br />dont nous sommes,<br />la paroi et le muscle…<br />Je crache le feu –<br />comme on crache<br />dessus les toits…<br /><em>Les livres croissent avec les arbres ; le hasard nous crée dans sa nécessité ; et nos gestes sont des branches, agitées par des rafales ; de si loin nous venons nous dire des contes improbables ; et nous comptons sur des forces pour épuiser nos doutes, sur des marches pour accéder au pas ; sur l’avenir nous comptons, ainsi qu’on énumère tous les possibles, et leurs autres figures ; ouvrons nos portes et nos livres, que le souffre s’empare !<br /></em>Le lieu s’agite aussi<br />lorsque nous<br />quittons…<br />Tes paroles<br />sont alors<br />des traces<br />dans l’impossible…<br />Ton corps me restitue…<br />Le soir<br />qui chutera<br />comme un automne…<br />Le ventre<br />où s’égrènent<br />toutes les soifs…<br />Le feu<br />qui ne retient…<br />que l’ombre…<br /><em>La mort, ce n’est pas le miroir ni la vitre ; ce n’est qu’un terme qui se suspend ; et nos lèvres ne prononcent qu’un écho, sans jamais en connaître la source, ni les parois qui le projettent ; nos lèvres s’entrouvrent comme on baye ; et toutes les corneilles s’échappent d’entre nos dents ; et sur la langue ne reste qu’un miroir ; qu’une vitre ; nous séparant du temps.<br /></em>Le milieu où s’agitent<br />le centre et son pourtour…<br />Tout ce qui se nomme<br />en étant anonyme…<br />Ton corps,<br />comme une exacte<br />incertitude…<br />Et puis le soir,<br />sombre<br />exigence…<br />Qu’illumine<br />le feu,<br />bondissant<br />d’autre part…<br /><em>L’étranger vient de cet autre lieu, où nous allons, par son regard ; il demeure dans des pensées, dont nous sommes le miroir, comme il reflète nos propres réflexions ; et la danse le chant qu’il envisage, sont nos propres pas et paroles, dans un autre tempo ; c’est à son murmure que l’on reconnaît la rigole qui parcourt nos prés ; et sa main se pose, comme l’hirondelle qui paraît-il, fait le printemps ; l’étranger chaque matin, se réveille là, au cœur du miroir ; alors même que l’on se peigne, se maquille, ou se rase ; face à l’asymétrie ; du temps.<br /></em>Il y a des lieues,<br />des lustres –<br />des insondables…<br />Toujours plus loin,<br />ta peau reste<br />et demeure…<br />La nuit,<br />est-ce-t-elle<br />qui nous franchit…<br />Par le flambeau<br />de ce qui sème…<br /><em>Derrière la face est la figure, la nudité des sens ; nous voyons ce qui sépare, trop souvent nous voyons ; ce qui retient s’échappe ; et le temps nous transfigure.<br /></em>Il y a des lustres…<br />Ton corps s'embrase…<br />Lueur dans l’aube…<br /><em>Et cette nudité, pourquoi est-elle</em> soudaine.<br />Ton corps s'attise…<br />Le jour<br />se déboutonne…<br /><em>Dépouillement, dans un silence aigu.<br /></em>Ton<br />corps…<br /></div><br /><div align="justify">Daniel LEDUC</div><div align="justify"><a href="http://www.harmattan.fr/daniel-leduc">www.harmattan.fr/daniel-leduc</a></div><br /><div align="justify"></div>Daniel LEDUChttp://www.blogger.com/profile/00912939320183553313noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-2866019191783216790.post-16752409260656991832008-11-04T05:20:00.000-08:002008-11-04T20:23:38.337-08:00Les chemins vont et viennent<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgothOd8ZlyImaPzGWJ-k9xoFxkfO9Urjb-jzfJAtIfSiZrtHxdY8J0oq1ZnqNmgeBCAkUtLGTcnsUTundfxA3lVMC25RzgNPPjQqhWGNS9k_bBydowsxGLC9Jg_7tur4ifujOiJ0lYJOHA/s1600-h/cheminw.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5264794306489610386" style="FLOAT: left; MARGIN: 0px 10px 10px 0px; WIDTH: 240px; CURSOR: hand; HEIGHT: 320px" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgothOd8ZlyImaPzGWJ-k9xoFxkfO9Urjb-jzfJAtIfSiZrtHxdY8J0oq1ZnqNmgeBCAkUtLGTcnsUTundfxA3lVMC25RzgNPPjQqhWGNS9k_bBydowsxGLC9Jg_7tur4ifujOiJ0lYJOHA/s320/cheminw.jpg" border="0" /></a><br /><div align="justify"><strong>L</strong>es chemins vont et viennent sous mes pas,<br />et des traces de suites laissent leurs empreintes<br />sur les murs de ma mémoire offerte aux ombres<br />qui se déversent d’un ciel sans âge et sans limites.<br />Je suis né à mi-hauteur d’un siècle<br />dont les persiennes claquent encore aux vents<br />comme autant de focs et de haubans<br />geignant de cette solitude des Hommes,<br />de ce fracas des corps contre la cage du temps.<br />L’ascenseur qui nous élève comme nous grandit le soir<br />l’ascenseur nous vrille dans cette spirale<br />qu’est l’apparence des heures sur le cadran inox ;<br />nous voilà cette aiguille qui perce et qui domine<br />tout en se pliant sous le poids du gel<br />dont l’hiver a saupoudré tous nos printemps.<br />Je ne meurs qu’une fois dans mon haleine<br />lorsque mes mots s’essoufflent sous le sang<br />que des guerriers ont projeté comme des pierres.<br />Je ne meurs qu’en me disant. Mais je renais plus fort<br />chaque fois que mon mutisme chancelle<br />face aux pantomimes de ceux qui nous gouvernent.<br />Le pouvoir n’est qu’un verbe qui se voit au présent<br />et que d’aucuns conjuguent comme on jugule le vent.<br />Le pouvoir est ce fumet qui flambe de la cendre illusoire.<br />Trop longtemps j’ai marché sur des doutes<br />qui ressemblaient à des vertiges, trop longtemps.<br />Il y a parmi les aubes de ces flambeaux obscurs<br />qui font de la nature un ruissellement<br />sur la sécheresse du monde ; de ces percées,<br />au plus dur de l’existence, qui affleurent<br />donnant de la clarté aux mansardes les plus ternes ;<br />de ces bousculements sur l’inertie des jours ; de ces voiles<br />qui se déchirent, avant même d’être tissés ; il y a<br />de la suée sur l’aube, comme un travail fécond<br />qui draine les terres les moins fertiles, les espaces<br />les plus vastes au cœur… de ces interstices les plus brefs ;<br />il ya de la mesure, dans l’infini de l’aube.<br />Du pied, j’écarte les mottes de terre. J’avance en claudiquant.<br />Je reconnais les creux à ce qu’ils nous retiennent<br />dans la marche vers le soir. Je reconnais les ombres.<br />Et ma vie s’étire, en des branches, circonspectes…<br /><em>Les oiseaux nous préviennent des heurts<br />avec le temps</em>. Qui parle de progrès lorsque meurent des enfants<br />par manque, loin du souci des ventres, bidonnants ?<br />Qui parle de l’humanité de l’homme, des portes qui s’ouvrent<br />sur ces contrées désertes croit-on, sur ces grincements de dents ?<br />Je relie sans cesse le regard et le livre, le contour<br />et la réfraction. Je relie, sur une paume tournée vers la mer –<br />de là où nous venons, sans cesse. Où nos corps se pensent,<br />agités par la marée du monde ; par le liquide amniotique,<br />pansés ; par toutes les eaux qui les composent, où nos corps<br />se dépensent. Je relie la fibre, et le fil qui nous retient<br />à peine. <em>Les oiseaux s’inscrivent entre la terre et le ciel,<br />nous dévoilant la danse entre deux eaux</em>. Chaque être<br />est un oiseau, lorsque immensément de l’à-foison<br />il se délivre, abandonnant ce qui pèse sur le vide ;<br />de ses propres plumes goudronnées de fiel, se dépouillant –<br />volatile. <em>Les oiseaux nous préviennent</em>. Et nous volons vers<br />l’absurdité de nos propres cloisons. Nous volons<br />ce que la terre nous cède, à son corps défendant…<br />Dans mes pensées les arbres s’enracinent,<br />prégnante fluidité de sève, le bois s’articule dans les os ;<br />mes nerfs ne sont que fibres, tendues vers le faîte<br />où s’effacent les nuages ; le ciel est cette page<br />que l’univers feuillette infiniment ;<br />je me reconnais dans le fruit qui féconde…<br />Là-bas la ville, regardez comme elle bourdonne ;<br />comme ses pierres chuintent, saisies dans le ciment des jours ;<br />regardez ces vibrations, faites de la peau<br />et du regard des Hommes. La ville est un roulement – virevoltant.<br /><em>Les oiseaux s’inoculent des distances, et nous frayons, fragiles<br />entre leurs chants</em>. Je reconnais la brise. C’est elle qui rompt<br />silence et lacune. Je reconnais la tourbe, sur ces plateaux brumeux,<br />imbibés de tant de siècles aux eaux – déracinées du ciel.<br />Plus loin la ville s’électrise, du mouvement perpétuel ; en son<br />sommeil, est une autre clarté. Sont d’autres moissons. <em>Les oiseaux nous en<br />chantent</em>. Ce que les pneus briquent le bitume ! la ville s’écrase<br />sous la torpeur de ses propres frottements. Je reconnais<br />l’usure. L’espacement des vertiges. <em>Les oiseaux portent<br />ce qu’abandonne la brise</em>. Je ne reconnais pas le gong<br />des cathédrales, ni celui des serments ; celui du tonnerre<br />sur les peuples migrants ; je ne reconnais pas les murs,<br />ni leurs pierres qui fractionnent ; césure, sépare-toi de ta coupe !<br />trop creuse pour être pleine. Je reconnais les friches,<br />ce qui peut y croître. <em>Les oiseaux créent la graine<br />dont se nourrissent l'attente, et le désir, son frère</em>. La ville<br />mugit encore. Je reconnais son souffle… D’ailleurs la pierre<br />n’est-elle pas l’effluve de ce qui dure en s’émoussant ?<br /><em>Ton corps allonge mes latitudes, oriente ma boussole, desserre mes étaux. J’emprunte la voie des navigations secrètes, où la carte ne saurait être ni tracé, ni territoire (tu te plonges dans des spasmes neigeux autant que peuvent l’être les blancheurs des cimes). Ton corps découvre ce qui pourrait se taire ; je prends racine dans le moindre geste, qui t’échappe. Il y a des mots avec lesquels on s’efface ; d’autres, dont la résonance nous fortifie. J’écoute ce que parle ton corps. Plus nue que toi / est l’existence.<br /></em>Avec la ville, les formes s’exaspèrent. Les toits se dessinent comme prolongements du ciel.<br />À la terrasse d’un café, j’allume le regard, faute de fumer avec les diables. Des SDF s’en prennent à la froideur. Peut-être y aurait-il des mains pour se tendre ? J’abandonne les mots, le silence est un acte…<br /><em>Les chemins vont et viennent</em>. Je suis né à mi-hauteur. <em>L’ascenseur qui nous élève</em>. Je ne meurs qu’une fois. <em>Je ne meurs qu’en</em>. Le <em>pouvoir</em> n’est qu’un verbe. <em>Le</em> pouvoir <em>est ce fumet</em>. Trop longtemps. <em>Il y a parmi les aubes<br />de la mesure dans l’infini<br />vers la marche du soir</em></div><div align="justify"></div><br /><div align="justify">Daniel LEDUC</div><div align="justify"><a href="http://www.harmattan.fr/daniel-leduc">www.harmattan.fr/daniel-leduc</a></div><div align="justify"></div><br /><div align="justify"></div>Daniel LEDUChttp://www.blogger.com/profile/00912939320183553313noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2866019191783216790.post-80627871460490365482008-10-10T13:04:00.001-07:002008-10-10T13:14:12.306-07:00GESTES DU JOUR (30)<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhAbYM-MrplCz54XROL2kekyC8Aqp5ZqsyiyW7o2l-jyMeqUKjSfHJ2eI9I0dPI4cGX8ZgnRK9XR4YOzQPzzj_4K8RoHjQpWE48Qy__D7uNSwcEVjKhQUZ7F-EXMEOF7VS-6y8n-PwTlfN7/s1600-h/Carte+de+ville.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5255621000207623058" style="FLOAT: left; MARGIN: 0px 10px 10px 0px; CURSOR: hand" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhAbYM-MrplCz54XROL2kekyC8Aqp5ZqsyiyW7o2l-jyMeqUKjSfHJ2eI9I0dPI4cGX8ZgnRK9XR4YOzQPzzj_4K8RoHjQpWE48Qy__D7uNSwcEVjKhQUZ7F-EXMEOF7VS-6y8n-PwTlfN7/s320/Carte+de+ville.jpg" border="0" /></a><br /><div align="justify"><strong>Encore </strong>des murs derrière les murs, des murs sur les côtés. Ce qui protège, et qui sépare. Ce qui écarte et réconforte.<br />Encore des cloisons, des murs. Des façades, sur lesquelles s’appuient, les bruits et les tempêtes. De la brique, du plâtre, du béton…<br />Les toits de la ville reposent sur les pensées, sur la tête, les bras des Hommes.<br />Et nos pensées,<br />sur quoi reposent-elles ?<br /><em>Entre les routes qui s’entrecroisent, mon pas circule, prêt à franchir le pas. Les regards de femmes me portent plus loin – c’est l’horizon qui pense.<br /></em>À une ville,<br />rien ne ressemble autant<br />que la ville. Rien n’est aussi<br />différent.<br /><br /><strong>Le passé</strong> se reconstruit dans la mémoire, non qu’il s’empile, mais il s’enlace, s’enroule autour, se renvide, se vrille dans la chair des jours.<br />Le passé, par les trous de mémoire, ne passe pas, par le chas de l’aiguille, ne passe, qu’avec le temps.<br />Même nouvelle, la ville est un passé ; sur des strates millénaires ; où la nature s’est érigée en piles de feuilles ; pour des livres non-écrits.<br /><em>De quoi se souvient-on lorsqu’on oublie ? Et de quelle absence, émergent nos traces ?<br />J’aurais voulu croire<br />que mes amours<br />dormaient entre mes yeux --<br />certaines<br />s’étaient enfuies,<br />abandonnant mes sphères :<br />comme on quitte le nid<br />après l’orage. Certaines<br />s’étaient enfuies…<br /></em><br /><strong>La carte</strong>, représentation des forces, calque la ville, sur ses itinéraires, galbés. Il y a de la distorsion entre l’image et le palpable ; de l’étrangeté entre l’esprit et la parole…<br />La ville ne s’insère dans aucune case, si grande soit-elle. Pas plus qu’une pensée ne saurait s'enchâsser dans un laps de temps.<br />Ici-même, il y a des grandeurs qui échappent.<br />Qu’en est-il, alors, du faisceau des étoiles, des furtifs multivers ?<br /><em>Je compte, sur aujourd’hui, pour compter sur demain.<br />Une fille, dans mes bras, se confie :<br />c’est tout-<br />un univers.</em></div><div align="justify"></div><br /><div align="justify">Daniel LEDUC</div><div align="justify"><a href="http://www.harmattan.fr/daniel-leduc">www.harmattan.fr/daniel-leduc</a></div><div align="justify"></div>Daniel LEDUChttp://www.blogger.com/profile/00912939320183553313noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2866019191783216790.post-24121947138416682342008-10-03T10:37:00.000-07:002008-10-03T10:46:33.302-07:00GESTES DU JOUR (29)<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjb_z0QR-hBBOr6PkGafcPRxAJfWn1BDDRxQqsohtkB2kJlOpJwDdiZrO9iiucrb6FJAWbznJZsrPczim2FxWtIaQQPDE-0zSVvl9WWsWXX5c5zHBcuet20UksxpE54LPJ14jAeXkrw4Ory/s1600-h/Tours.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5252985354118367714" style="FLOAT: left; MARGIN: 0px 10px 10px 0px; CURSOR: hand" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjb_z0QR-hBBOr6PkGafcPRxAJfWn1BDDRxQqsohtkB2kJlOpJwDdiZrO9iiucrb6FJAWbznJZsrPczim2FxWtIaQQPDE-0zSVvl9WWsWXX5c5zHBcuet20UksxpE54LPJ14jAeXkrw4Ory/s320/Tours.jpg" border="0" /></a><br /><div align="justify"><strong>Les verticales</strong> des tours rejoignent l’horizontale du ciel, dans son peuple de nuages ; il y a, au plus vif du regard, une profondeur de champ, en ces villes qui grattent et titillent le ciel, avec, leurs bras de béton. Même où réside le vertige, les parallèles flirtent à l’infini.<br /><em>J’ai regardé la beauté sous un angle : elle était en train, de se dévêtir.<br />Et je t’enlace, beauté ; te confond avec toi-même ; en ce que tu es ce qui n’existe pas ; beauté, d’incertitude.<br />Je prends ton corps, même dans ses plis ; dans ces rides, sillons du temps.<br /></em>La ville, savez-vous, elle transfigure.<br />La pluie devient sèche ; le sec devient luisant.<br />La nature, c’est elle qui participe.<br />Au participe. Présent.<br /><br /><strong>Et l’on voudrait</strong> que rien n’efface les courbes de l’horizon ; que le sang ne coule en dehors des veines ; que la nuit soit un autre jour, plein de sens et d’aurores ; que les frondaisons perdurent par-delà les circonstances ; que le sein soit volubile, et la bouche, nourricière ; qu’il y ait de la terre dans l’air, et de l’eau dans la pierre ; que les fleurs ne soient jamais fanées ; ni le désir, ni l’ocre ; ni le feu, ni l’ombre ; ni le regard ; ni l’ailleurs. Ni<br />ce qui nous é-<br />rectile<br />jusqu’au cœur<br />des saisons…<br />Voilà la ville<br />où nous vivons,<br />pensante<br />en son sommeil. Ville<br />où l’attente<br />perce neige ;<br />et l’espoir,<br />du béton.<br /><br /><strong>La viande</strong>, elle est dans les mots, dans la chair, et dans la chair des mots ; elle se nourrit, aussi bien de l’eau, que du feu qui persiste après le feu.<br />À l’étal du boucher, bien sûr, c’est la mort qui s’exhibe ; mais la transfiguration de la nature, l’infinie finitude, l’impossible effacement du mystère ; cette viande qu’est le regard, qui questionne.<br /><em>Je découpe les pages d’un livre, tranche dans la lecture, incise les phrases avant qu’elles ne m’échappent. Je reconnais le bon morceau à sa résistante tendreté. Et je mâche,<br />les nerfs et les muscles,<br />ceux même<br />que je ne digère pas.<br /></em>La ville est un livre,<br />à la fois<br />ouvert et fermé –<br />porte battante<br />aux vents.</div><br /><div align="justify"></div><div align="justify"></div><div align="justify">Daniel LEDUC</div><div align="justify"><a href="http://www.harmattan.fr/daniel-leduc">www.harmattan.fr/daniel-leduc</a></div><div align="justify"> </div>Daniel LEDUChttp://www.blogger.com/profile/00912939320183553313noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2866019191783216790.post-90388604621291450852008-10-01T05:34:00.000-07:002008-10-01T05:46:34.115-07:00GESTES DU JOUR (28)<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiBHweHFoE3YBgUiNX5r6KurAAFQu2MAm37P934OtaDfAB-buuEMQRw1iqaAzM9DOn3T4WZ_murG7mN4_LohMbQfBRl5R5POx_8UXQAOFxGFPFnz73Pm9ecm2GwtsI08QRe7chyphenhyphenO-3cqakm/s1600-h/Fen%C3%AAtre+2.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5252165656661704738" style="FLOAT: left; MARGIN: 0px 10px 10px 0px; CURSOR: hand" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiBHweHFoE3YBgUiNX5r6KurAAFQu2MAm37P934OtaDfAB-buuEMQRw1iqaAzM9DOn3T4WZ_murG7mN4_LohMbQfBRl5R5POx_8UXQAOFxGFPFnz73Pm9ecm2GwtsI08QRe7chyphenhyphenO-3cqakm/s320/Fen%C3%AAtre+2.jpg" border="0" /></a><br /><div align="justify"><strong>Certaines</strong> villes ont des boyaux par lesquels transitent des substances vitales, telles que les foules du métro. Chaque jour digère son flot de visages, d’expressions appuyées, de bourdonnements muets. Et la ville se sustente de ces circulations internes, alors même qu’elle engloutit les ordures et autres pollutions dégorgées par les Hommes.<br /><em>Je respire ta peau ; l’encre de ta parole ; les fluides qui se dégagent d’entre tes cuisses ; la vie, en gestation, comme une fresque, jamais finie.<br /></em>Dans une rue, là, au bord du trottoir,<br />une vieille femme geint :<br />on dirait qu’elle ravaude<br />son histoire,<br />tant s’effilochent<br />ses mots.<br /><em>Je la regarde,<br />comme on saisit l’instant<br />qui nous échappe.<br />La ville demeure ; le fugitif,<br />aussi.<br /><br /></em><strong>Derrière</strong> les fenêtres, s’encanaillent les ombres, avec la fringante voracité de la lumière. Tout ce qui peut s’émouvoir se meut dans la transparence du réel ; et les fruits du visible mûrissent au contact de ce qui s’évapore.<br /><em>Me disais-tu combien l’amour est fait d’ondes et de corpuscules ; combien la danse des cercles et des oiseaux est une corde, dans l’oscillation du monde ; et combien nous participerons, peut-être, à la trajectoire des ensoleillements.</em><br />La ville repose<br />sur l’éternelle question<br />du vide – faut-il bâtir<br />sur de l’histoire,<br />ou sur la table rase ?<br /><em>Où naviguent tes mots<br />en cet instant ?<br />Que deviennent<br />tes<br />chan-<br />sons ?<br /></em><br /><em><span style="font-family:verdana;">Poussée et poussée et poussée,<br />Toujours la procréante poussée du monde.<br />Walt WHITMAN<br /></span></em><strong>La rue</strong> capte les dissonances du pouvoir ; et c’est elle qui, en dernier ressort, piaffe et regimbe, jusqu’à désarçonner le fumiste dragon. L’Histoire bégaye, baragouine et ânonne ; mais toujours l’Histoire se ressaisit, se remettant en selle. Et la rue, traverse le temps, en dehors des passages….la rue.<br /><em>J’aurais voulu, de même, traverser mon sommeil ; rêver qu’ </em>«<em> un jour, tout vallon sera relevé, toute montagne et toute colline seront rabaissés, tout éperon deviendra une plaine, tout mamelon une trouée…</em> »(1)<em> ; rêver....<br /></em>Mais la ville est là, qui dicte ses flux et reflux.<br />La ville nous éveille, aux sens<br />interdits – que tout laïus giratoire<br />finisse<br />au rebut,<br />loin d’écrits et cités.<br />La ville, par les vents contraires,<br />se soulève,<br />troussée<br />comme sans vergogne ;<br />le temps……….lui appartient. </div><div align="justify"></div><br /><div align="justify">Daniel LEDUC</div><div align="justify"><a href="http://www.harmattan.fr/daniel-leduc">www.harmattan.fr/daniel-leduc</a></div><div align="justify"></div><br /><div align="justify">-------------------------------------<br />(1) Extrait du célèbre discours prononcé par Martin Luther King au Lincoln Memorial de Washington, le 28 août 1963. </div><div align="justify"></div>Daniel LEDUChttp://www.blogger.com/profile/00912939320183553313noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2866019191783216790.post-21190865857495103742008-09-27T01:34:00.000-07:002008-09-27T01:47:22.079-07:00GESTES DU JOUR (27)<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhL4-4P3P6DITT9J_5_yoMzXQ_NrwFrlvcQGvI_89JBZ5Xx0-bsvkNRNi7qLNNw1FeIGxo8nVBZ2lH0HduJQMkyc48Bneo2x_MjfgNU-ZexUuqVUYpT-DVIdvLRaPQJDbF1IYYyX4Ct7Ow1/s1600-h/Escalier.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5250619906342185746" style="FLOAT: left; MARGIN: 0px 10px 10px 0px; CURSOR: hand" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhL4-4P3P6DITT9J_5_yoMzXQ_NrwFrlvcQGvI_89JBZ5Xx0-bsvkNRNi7qLNNw1FeIGxo8nVBZ2lH0HduJQMkyc48Bneo2x_MjfgNU-ZexUuqVUYpT-DVIdvLRaPQJDbF1IYYyX4Ct7Ow1/s320/Escalier.jpg" border="0" /></a><br /><div align="justify"><strong>L’escalier </strong>se perd dans les ombres, les ombres dans les ruelles, les ruelles dans la ville…et l’infini se courbe sur le halo des réverbères.<br /><em>N’as-tu connu que des amours de sable ? Que du verre dans la transparence des regards ? Du fugitif, au sein même de tes intrigues ?<br />Et ton corps, posé dans ses caresses, s’est-il assouvi de la parole du geste ?<br /></em>L’escalier s’entortille autour de la pénombre.<br /><em>Crois-tu qu’il y ait des corps, gisant comme de la pierre ? Des corps vivants, gisant comme de la pierre ?<br />Non ! Les morts eux-mêmes sont des corpuscules nerveux. Eux-mêmes disent ce qu’il y a d’immuable dans l’univers…<br />Et ton plaisir ?<br />Je n’en connais qu’une marche.<br />Qu’une ruelle.<br />Qu’un rai<br />voilé<br />de lampadaire…<br />De ton plaisir.<br /></em><br /><em><strong>Le</strong> corps, c’est aussi la mémoire du corps. L’inlassable mémoire, empreintes de chaque effleurement, de chaque palpation, de chaque étreinte, de chaque rupture. Ce qui nous sculpte en nous-même, par les pores et fibres de la peau.<br /></em>Même la ville est un corps.<br />Ses artères, bien sûr ; ses venelles ;<br />son cœur, milieu du centre, point névralgique ;<br />ses faces et ses façades ; ses fronts et frontispices ;<br />ses arcades, ses bouches ; ses autres appendices ; et<br />ses pattes d’oie<br />d’où essaiment des nomades<br />allégoriques…<br />La ville jouit<br />de la faveur<br />des corps.<br /><em>Et ton corps<br />me circule.<br />Je t’ai aimée, avant même de t’aimer ;<br />je t’ai<br />soulevée<br />par des encombrements.<br />Les mots, ce sont eux,<br />les premiers signes<br /></em>La ville dort<br />quand même<br /><em>je t’investis.<br /></em><br /><strong>Dans </strong>l’utérus de la ville se fécondent les futurs objets du désir.<br /><em>Tu t’es dévêtue auprès d’une fontaine, j’y abreuvais mon souffle.<br />J’ai encerclé ta peau par ces murmures, par ces cris qui se déchirent contre les flancs.<br /></em>La ville s’essouffle, à l’heure où les amants vont boire.<br /><em>Pourquoi, après chaque orgasme, abandonner ta mue ?<br />Je reste ainsi, dans un sommeil lucide, à étreindre une absence.<br />Et la nuit est encore ce jour, culbuté, où plus rien ne tient debout.<br /></em>Çà et là, c’est une ville qui nous fantasme, quand nous dormons en elle. Une ville<br />aux sursauts<br />du réveil. Réinventée…</div><div align="justify"></div><br /><div align="justify">Daniel LEDUC</div><div align="justify"><a href="http://www.harmattan.fr/daniel-leduc">www.harmattan.fr/daniel-leduc</a></div><div align="justify"></div><br /><div align="justify"></div>Daniel LEDUChttp://www.blogger.com/profile/00912939320183553313noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2866019191783216790.post-17522033271463625912008-09-10T14:16:00.000-07:002008-09-10T14:26:12.098-07:00GESTES DU JOUR (26)<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiVFo-50Kr7eCwaShN-sS6Oe3CUfiWgkCqzLr6vaA1h_Xs3vhTRGG7XPC-Z1ajKbA94BdEsPH4JP8Sa5KrGgkmpsZ300t_eg7z-s5nvqNAWnDY9-ONppkPvd-G_ZkzBIln6zugrpfF2ZH7A/s1600-h/Gargouilles+2.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5244507037437193874" style="FLOAT: left; MARGIN: 0px 10px 10px 0px; CURSOR: hand" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiVFo-50Kr7eCwaShN-sS6Oe3CUfiWgkCqzLr6vaA1h_Xs3vhTRGG7XPC-Z1ajKbA94BdEsPH4JP8Sa5KrGgkmpsZ300t_eg7z-s5nvqNAWnDY9-ONppkPvd-G_ZkzBIln6zugrpfF2ZH7A/s400/Gargouilles+2.jpg" border="0" /></a><br /><div align="justify"><strong>Que </strong>la nuit est transparente, traversée par la ville. Peut-être y a-t-il des foules, qui se lèvent comme des aubes. Y a-t-il des échappées, dans le marbre qui sommeille.<br /><em>J’ai la mort dans la tasse ; âcre marc de café, qui, dans la gorge, fusionne.<br />Je bois, jusqu’à l’horizon, l’énervement du temps.<br />C’est comme une impatience, qui me prend par l’ouïe, me raconte qui tu es, toi, qui ressemble : à une goutte d’eau.<br />Je te verse te renverse et te renverse encore.<br />Après les corps, me diras-tu :<br />« une goutte d’eau ça ne ressemble…»<br /></em>Transparence de la nuit.<br />Échappement de la ville.<br />Ça goutte<br />là où ça gîte. <em>La vie</em>.<br /><br /><em><strong>Entre</strong> l’autre et soi-même s’immiscent les mouvements des mots. Et la même phrase, dite en un autre lieu, prenant tout autre résonance, marque un geste indéfini, qui dévie son sens et la portée du sens.<br />Ainsi relions-nous la parole, aux échos aléatoires qu’elle génère.<br /></em>La ville se construit, tant par le regard, que par l’humeur qui nous guident.<br />Et le frôlement machinal de la foule<br />s’inscrit en palimpseste<br />sur le grain de la peau.<br /><em>J’ai croisé des yeux de miroir ; d’autres de caverne ; d’autres encore de vague, submergeant les miroirs.<br />Je t’ai sentie soucieuse, mâchant je ne sais quelle subsistance ni quelle amertume.<br />« La guerre est en nous », as-tu lâché<br />comme un pet<br />qui bredouille.<br /></em>Derrière la ville, là-bas,<br />y a-t-il encore<br />des terrains vagues ?<br />Où l’on pourrait<br />se figurer ?<br /><br /><em><strong>Figures</strong>,</em> du haut des nuages des gargouilles nous observent, et l’absence de vent suspend la trajectoire des formes.<br /><em>Figures</em>, les enfants frappent sur les flaques avec leurs chaussures d’eau. Des étoiles se profilent dans leurs songes. Et la pluie, étrangère, se glisse entre la pluie.<br /><em>Figures</em>, c’est peut-être du sable, qui marque nos pas, alors que nous allons, en des endroits voûtés, où le temps courbe, ce qu’il ne peut courber…<br /><em>Figures</em>, voilà l’autre nomade, le conteur des nuits claires, dont les fables s’apprêtent, ainsi que des gymnastes.<br /><em>Figures</em>, nous sommes une envolée, un essor d’apologues, une sourde pirouette, un écla-<br />tement de voix.<br /><em>Figures</em>, la ville se transfigure.<br />S’étire<br />l’élan<br />qui nous disperse,<br />l’élan<br />qui nous confond –<br /><em>ce que nous sommes</em><br />caoutchouteux,<br />nous autres hommes.<br /><em>Figurez-vous</em>.</div><div align="justify"></div><br /><div align="justify">Daniel LEDUC</div><div align="justify"><a href="http://www.harmattan.fr/daniel-leduc">www.harmattan.fr/daniel-leduc</a></div><br /><div align="justify"></div>Daniel LEDUChttp://www.blogger.com/profile/00912939320183553313noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2866019191783216790.post-27162072146513373492008-09-07T22:16:00.000-07:002008-09-07T22:28:14.842-07:00GESTES DU JOUR (25)<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhalCFCw1T7tECLY2TvjlSXG_da60jpal3HnVV9OBEesHYis32rppw6G_r6K0LWU0IBsdT7AI6ZU_46q0sZHkTD38KNrlPQ_FgoUcKEB0YvOI_dQp0ffTSz7crwco0l7kBd5CJy-ojOJ0Ip/s1600-h/Cracheur+de+feu.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5243517972851606050" style="FLOAT: left; MARGIN: 0px 10px 10px 0px; CURSOR: hand" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhalCFCw1T7tECLY2TvjlSXG_da60jpal3HnVV9OBEesHYis32rppw6G_r6K0LWU0IBsdT7AI6ZU_46q0sZHkTD38KNrlPQ_FgoUcKEB0YvOI_dQp0ffTSz7crwco0l7kBd5CJy-ojOJ0Ip/s400/Cracheur+de+feu.jpg" border="0" /></a><br /><div align="justify"><em><strong>Le</strong> cercle est-il interne ou externe ?</em> m’as-tu demandé un jour d’hiver, <em>l’univers est-il en nous, ou en-dehors de nous ?</em><br />Je n’ai su que répondre ; et la ville s’est approfondie dans son mystère.<br />Il y avait un attroupement autour d’un avaleur de sabre ; une foule compacte autour d’un cracheur de feu ; une multitude autour d’un montreur d’ours ; c’était l’hiver, la ville se resserrait sur nous.<br />Et là, nous étions seuls,<br />dans notre unique question.<br /><br /><strong>Dans</strong> la ville, le feu circule pour signaler. Vert, jaune ou rouge, c’est un feu péremptoire, qui parfois cligne de l’œil, lançant ses injonctions.<br /><em>Je me souviens du feu de la forge, bouquets d’étincelles, crépitements sous les coups de marteau – le bras d’Héphaïstos, pèse sur l’enclume son poids d’ombre chancelante.<br />Je me souviens du feu fol et du feux follet. De la nature en feu, sous le soleil d’automne.<br />De feux mes amis, disparus.<br />De ce foyer, quitté un soir, pour une autre mémoire, pour une autre vi(ll)e.<br />Loin du feu prométhéen. Loin de la motte d’argile.<br />Loin<br />des promesses de l’aube.<br /></em>Au plus près<br />des lumières de la ville…<br />tel un feu marmottant –<br />qui<br />s’entretient.<br /><br /><strong>L’eau</strong> de la ville s’écoute, dans les égouts, dans les gouttières ; dans tout ce qui suinte, de temps, et d’origine ; l’eau dégouline, après avoir mouillé, l’humidité de l’air.<br />Enivrante, l’eau de la ville, comme l’eau de vie.<br /><em>Plus que de raison, j’ai bu ma source et mon souci.<br />L’eau du désir, m’a fait gargouillé dans les veines.<br />Et je me suis dissous, dans des chairs sirupeuses.<br />Et l’harmonie des formes a exalté mes forces.<br /></em>Je suis, dans la ville, un fluide ; léchant les vitrines, la pénombre, qui exsude des jours,<br />contusionnés comme<br />quelques<br />souvenances. La<br />ville est un<br />lampion –<br /><em>et fête<br />ce que vivrez</em>. La vie.</div><div align="justify"></div><br /><div align="justify">Daniel LEDUC</div><div align="justify"><a href="http://www.harmattan.fr/daniel-leduc">www.harmattan.fr/daniel-leduc</a></div><br /><div align="justify"></div>Daniel LEDUChttp://www.blogger.com/profile/00912939320183553313noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2866019191783216790.post-11064863198523647482008-09-05T15:39:00.000-07:002008-09-05T15:48:38.485-07:00GESTES DU JOUR (24)<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjdRogJdgq-0hjdrlcPn-Y9PULnvWLK_S68HrFPSSoMlOGY62fqVHxKaX5T_mytPhM4o7X4xJfyjqF7-18qpZTc8s3W9xXwAbHC_34Gqka0O0yZ5-7EfNWrVs8M7WYBjjjc6We8SAqBhZqq/s1600-h/Porte+de+maison.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5242672830503254322" style="FLOAT: left; MARGIN: 0px 10px 10px 0px; CURSOR: hand" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjdRogJdgq-0hjdrlcPn-Y9PULnvWLK_S68HrFPSSoMlOGY62fqVHxKaX5T_mytPhM4o7X4xJfyjqF7-18qpZTc8s3W9xXwAbHC_34Gqka0O0yZ5-7EfNWrVs8M7WYBjjjc6We8SAqBhZqq/s320/Porte+de+maison.jpg" border="0" /></a><br /><div align="justify"><strong>Sur</strong> la place, d’anciennes foires murmurent encore, et ce sont les enfants qui perçoivent, ce que le passé devise avec l'éloignement. Admettre qu’une vie soit faite, de trous d’air autant, que de pleines heures. Toute place prend la place qui demeure. La ville / s’écoute grandir – spasme espace. <em>Et j’entends<br />la pluie graviter<br />des siècles anciens ;<br />et ces contes qui mijotent<br />au fond des marmites ;<br />et ces cris bouillant<br />dans le cœur des miséreux ;<br />et ces boutiquiers qui piaillent<br />enfournant leurs richesses<br />comme on enfourne un plat<br />de petits-fours ;<br />et ces mirlitons<br />se pendant au cou du ciel<br />avant que l’oubli ne fasse<br />le ménage ; et<br />ces autres contours<br />qu’aucune mémoire<br />ne sait retenir... Là,<br />j’entends la place :<br />qui m’attend.<br /></em><br /><strong>Le </strong>seuil de chaque maison est un pas franchit qui porte.<br /><em>J’aurais voulu croire que le temps passait comme un café corsé ; que nos passions se faisaient tamiser par les sables mouvants ; que rien ne restait lorsque tout était dit ; j’aurais voulu filtrer, mais quoi, de ce torrent sans eau ?<br /></em>La ville recueille les pas des mots qui passent.<br />Il en demeure pas moins.<br />Le reste,<br />où reste-t-il ?<br /><br /><strong>Souvent</strong> les voisins sont reflets de nous-mêmes ; ils côtoient en nous ce que nous avons de voisinage ; et leur porte est semblable aux portées qui rythment.<br />La ville est un assemblage de proche et de lointain ; l’horizon s’y replie comme après la brume ; limitrophe et contigu déforment les distances.<br />Les bruits eux-mêmes<br />sont chantournés,<br />se raclant les uns<br />contre les autres.<br /><em>J’essuie mon dernier rêve.<br />Ainsi<br />sera-t-il plus net.<br />Dans<br />sa propre obscurité.</em></div><div align="justify"></div><br /><div align="justify">Daniel LEDUC</div><div align="justify"><a href="http://www.harmattan.fr/daniel-leduc">www.harmattan.fr/daniel-leduc</a></div><br /><div align="justify"></div>Daniel LEDUChttp://www.blogger.com/profile/00912939320183553313noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2866019191783216790.post-49763816122745368722008-08-26T14:59:00.000-07:002008-08-26T15:06:17.424-07:00GESTES DU JOUR (23)<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgFHYlyvx99hicaOQBdeyBjHqsPvo3rjrMGlUmGWHGeW3S6j2UXZi4wCb7cIT3IiO9ZgJAAjdjNGRJLBcTzx_eSKnTuH0X6K5z9YRFAaRLcAqnzmFttbxEK6K97FiiCGcIDKraS0RPcX2_e/s1600-h/Pont.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5238951066594712722" style="FLOAT: left; MARGIN: 0px 10px 10px 0px; CURSOR: hand" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgFHYlyvx99hicaOQBdeyBjHqsPvo3rjrMGlUmGWHGeW3S6j2UXZi4wCb7cIT3IiO9ZgJAAjdjNGRJLBcTzx_eSKnTuH0X6K5z9YRFAaRLcAqnzmFttbxEK6K97FiiCGcIDKraS0RPcX2_e/s320/Pont.jpg" border="0" /></a><br /><div align="justify"><strong>Tout</strong> pont se traverse dans un élan de vertige et d’espoir.<br />D’un côté à l’autre, d’une face à l’autre, le réel dépend du reflet qui brasille.<br /><em>J’ai des pas sautillant ; d’autres qui traînent, dans un rythme lent d’oscillations puériles ; des pas trébuchant sur des traces indistinctes ; d’autres pas que recouvre la neige, alors même, qu’il ne neige pas…<br /></em>La ville est une couleur changeante, selon l’humeur de qui l’arpente ; elle se laisse appréhender avec les mêmes regards, qu’un film qui se dévêt, devant un(e) cinéphile ; bobine qui se déroule, au fil conducteur, de nos pensées mouvantes, la ville est une fresque.<br /><em>Et j’observe ce qui change dans l’enchaînement des jours ; ce qui se transmet par delà les lacunes ; les voix qui se répercutent, comme autant d’images, tagguées sur la pierre.<br /></em>Regarde la ville qui regarde.<br />Ce qui chavire, c’est l’essentiel<br />sais-tu.<br /><br /><strong>La</strong> promenade nous entraîne où circulent les courants d’air. Toujours les nuages se fractionnent pour composer de nouvelles formes, désharmonies dans l’enchantement du monde.<br /><em>J’ai cru percevoir un cri, d’où s’engendrait le silence.<br /></em>La ville s’étreint, entre les courbes et les lignes, par l’imperfection que l’usure entretient. Si la splendeur était exemplaire, elle ne serait qu’un simple archétype, bon à jeter aux sorties. N’est beau que ce qui tremble. Et vibre la ville<br />sous les carcasses du temps.<br /><br /><strong>Les </strong>chiens errants traquent les ombres de la ville. Leurs jappements jouent, avec les javelots, des lampadaires.<br /><em>Parcourai-je à vélo des distances imaginaires ? Que la lecture des pierres multipliera de mythes ?<br />Saurai-je m’égarer, ainsi que la sagesse, dans les méandres, de la question ? Ne répondre, que par d’autres questions ?<br /></em>Pourquoi la ville est-elle citée ? Et pourquoi la République, ne répond-elle pas ?<br /><em>Je m’endormirai<br />dans l’attente de la mémoire ;<br />qu’elle te soulève encore,<br />fille<br />au regard<br />de fontaine ;<br />qu’elle t’emprunte<br />ces derniers mots :<br />« Ne pleure pas<br />de l’absence.<br />Le soir<br />n’est que l’aube<br />à venir. » </em></div><div align="justify"></div><br /><div align="justify">Daniel LEDUC</div><div align="justify"><a href="http://www.harmattan.fr/daniel-leduc">www.harmattan.fr/daniel-leduc</a></div><br /><div align="justify"></div><br /><div align="justify"></div>Daniel LEDUChttp://www.blogger.com/profile/00912939320183553313noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2866019191783216790.post-56071949764187682572008-08-22T12:31:00.000-07:002008-08-22T12:40:41.854-07:00GESTES DU JOUR (22)<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjL3aVNcNftRd8G2nW6kCXHSpwP7E_TJx2A0_jbjja394Phlq6GwQTZRCskLNU2tObrNETm4gw4oSznw9bbmH09s9t44Wvt5xp7RAFh9mrmdyW7vNvsFs9Jl6oOfa7vFYDljANAXbNCKzsC/s1600-h/Passage.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5237429164461417778" style="FLOAT: left; MARGIN: 0px 10px 10px 0px; CURSOR: hand" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjL3aVNcNftRd8G2nW6kCXHSpwP7E_TJx2A0_jbjja394Phlq6GwQTZRCskLNU2tObrNETm4gw4oSznw9bbmH09s9t44Wvt5xp7RAFh9mrmdyW7vNvsFs9Jl6oOfa7vFYDljANAXbNCKzsC/s320/Passage.jpg" border="0" /></a><br /><div align="justify"><strong>La</strong> vie s’étend comme un vieux drap mouillé.<br /><em>Que sait-on des perspectives qui franchissent l’horizon ? Le bruit court, que l’on ne sait connaître – que nul n’attrapera.<br /></em>J’ai lâché un fauve, derrière des nuages moutonneux, qu’il s’éprenne des courbes de la splendeur, ainsi que je m’éprends des lumières de la ville. <em>Que la beauté soit<br />dans la fureur des lignes.<br />Autant d’éclats, autant de silhouettes. J’ai rêvé<br />ne pas comprendre ce que je rêve. Savoir<br />n’est pas connaître ; et la truite se faufile<br />entre les filets d’eau.<br /></em>Entre la ville en nous. <em><strong>Do not disturb</strong></em><br />que le partage<br />se symbolise.<br /><br /><strong>Le</strong> passage se prolonge par delà ses limites, par d’autres passages, lesquels se prolongent par delà leurs limites…<br /><em>J’ai grandi dans un langage, où la ville pénétrait : par des mots d’enceintes et de brique ; des phrases tourbillonnant dans des bétonnières ; des accents pointus, taillés dans la bitume ; des onomatopées, suintant des chéneaux ; des silences, échappés de l’entêtement du temps.<br /></em>Le passage n’est jamais une frontière ; mais un centre, où s’opèrent les aléas du centripète, du centrifuge. <em>J’ai grandi<br />hors des refuges,<br />sur les lignes hachurées<br />des traverses ; là<br />où les trains<br />dégringolent de la nuit.<br />Tant j’ai rêvé la ville,<br />qu’elle a parlé<br />entre mes dents.<br /></em>Passage<br />au creux du miroir,<br />entre qui va<br />et qui s’en vient.<br />La ville,<br />convoi<br />immobile,<br />le long des regards<br />des chalands –<br />que la lumière ébroue,<br />fragile. <em>À la tombée du jour,<br />éva-<br />nescence,<br />où j’ai<br />grandi.<br /></em><br /><span style="font-family:georgia;"><em>Au fond, notre expérience terrestre comporte seulement deux choses :<br />l’universel et le particulier.<br />Fernando PESSOA<br /></em></span><strong>Dans </strong>son effervescence, le corps se confond avec la pluie ; le désir, devient l’arbre à palabres.<br />La rue n’est-elle pas une rivière, charriant des êtres en impulsion vers eux-mêmes ?<br />Le corps se soulève, devant le plaisir, se soulève devant la souffrance, s’expatrie, dans le sommeil des morts.<br />Voici que la rue, retient la mémoire ; qu’elle retient et fait passer, des instants arbitraires ; que la marge et le trottoir, se bordent d’une même rigole, où les fantasmes échouent.<br />Du corps, se déracinent certaines pensées ; de nouvelles formes s’éveillent.<br />Et la rue n’est qu’un discours, balayé d’espoirs, de salissures ; et de tout autre rêve qu’engendrent nos pas, lorsque nos pas, sont dans, la démesure…</div><div align="justify"></div><br /><div align="justify">Daniel LEDUC</div><div align="justify"><a href="http://www.harmattan.fr/daniel-leduc">www.harmattan.fr/daniel-leduc</a></div><br /><div align="justify"></div><div align="justify"></div>Daniel LEDUChttp://www.blogger.com/profile/00912939320183553313noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2866019191783216790.post-60201576953712943632008-08-18T08:36:00.000-07:002008-08-18T08:44:02.503-07:00GESTES DU JOUR (21)<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjwAsg51FSWTHZiUfd0o04rMUurGMt2I23_GG6te6FZZRQW6YrgGPkPj7Z1r0E5pJcCcqmuK0tD03iRcjWh0t6zSpy1F-2Pv4aMss7dqbyKsHaFeCkbyNX498IdF1nfpj4H0et1jiQRQjVu/s1600-h/Pigeon+2.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5235883851089957874" style="FLOAT: left; MARGIN: 0px 10px 10px 0px; CURSOR: hand" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjwAsg51FSWTHZiUfd0o04rMUurGMt2I23_GG6te6FZZRQW6YrgGPkPj7Z1r0E5pJcCcqmuK0tD03iRcjWh0t6zSpy1F-2Pv4aMss7dqbyKsHaFeCkbyNX498IdF1nfpj4H0et1jiQRQjVu/s320/Pigeon+2.jpg" border="0" /></a><br /><div align="justify"><strong>Mais</strong> qu’y a-t-il entre la vitre et les persiennes ? Quelle odeur de poussière peut constituer l’avenir ? Que devient la lumière une fois éteinte ? Où sont chassées les ombres ?<br />Par la ville transitent des milliards de questions.<br />Quelques réponses errent, parfois, tels des sans papiers, prêts à se fondre dans l’encoignure de la première porte cochère.<br />La ville demeure sur sa faim, comme si le commencement d’une ouverture n’était qu’un appel d’air.<br /><em>Dans ma poche, toujours plein de points.<br />Suspensions peut-être. Sûrement<br />inter-<br />rogations.<br /></em><br /><strong>Mais </strong>ne vaudrait-il pas mieux s’échapper des contextes, ainsi qu’on s’échappe de soi-même ? Non.<br />La réalité, c’est notre sudation ; ça colle à la peau, dès le franchissement du col – nous naissons dans le regard, de ce qui transpire ; dans ce qui sécrète l’animalité du monde. Sans cesse nous naissons.<br />Et la ville fait partie de nos pores ; nous l’exsudons loin de la ville. Nous l’exsudons.<br /><em>J’ai partagé mon siège avec un pigeon.<br />La nature paraissait bruisser dans son roucoulement.<br />Je me suis senti voyage.<br />Des ailes, et puis des îles.<br />Échappement du texte<br />qui, sous les plumes,<br />nous tient.<br /></em><br /><strong>Mais</strong> la mer est dans les villes, au cœur des vents qui s’engouffrent dans les ruelles, là même où les passants n’ont jamais voyagé, hormis dans leur propre routine. La mer est dans les centres, houleuse ventre de foule.<br /><em>J’accompagne le vol d’une mouette, de mes yeux clos sur le jour. J’entends, sourd, le ressac – qu’il frappe encore sur mes pensées.<br /></em>Certaines nuits (blafardes) s’éclairent par les fanaux qu’on accroche du regard ; luisent, certaines nuits ; près des vestiges, presque oubliés ; la mer est un partage.<br /><em>Je croise<br />où s’annonce la tempête.<br /></em>La ville se déchire,<br />comme un vieux quotidien.<br /><br /><strong>Mais</strong> rien ne presse.</div><div align="justify"></div><br /><div align="justify">Daniel LEDUC</div><div align="justify"><a href="http://www.harmattan.fr/daniel-leduc">www.harmattan.fr/daniel-leduc</a></div><br /><div align="justify"></div>Daniel LEDUChttp://www.blogger.com/profile/00912939320183553313noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2866019191783216790.post-76687489607902890752008-08-17T10:38:00.000-07:002008-08-17T10:46:17.710-07:00GESTES DU JOUR (20)<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjnpoV9IxYODzoGq45dZWtMkv3rupwjaTao6wHuaLqh7b6S7Ftu1EITHBkN5KUksQJP3_hT92APRMJUBKVWDVJWxL1Elh1-oFdQhJRFO-Z05g4DbGm5X_nI8IoRILrtB2YmjwxSKuq0jvbE/s1600-h/Cercle.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5235544288906210530" style="FLOAT: left; MARGIN: 0px 10px 10px 0px; CURSOR: hand" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjnpoV9IxYODzoGq45dZWtMkv3rupwjaTao6wHuaLqh7b6S7Ftu1EITHBkN5KUksQJP3_hT92APRMJUBKVWDVJWxL1Elh1-oFdQhJRFO-Z05g4DbGm5X_nI8IoRILrtB2YmjwxSKuq0jvbE/s400/Cercle.jpg" border="0" /></a><br /><div align="justify"><strong>Le</strong> macadam sous tes souliers<br />fondra<br />sous la sourde<br />canicule.<br />La ville est un prétexte –<br />traversée de questions.<br /><em>Je m’en vais vous dire<br />ces voyages intérieurs<br />qui nous suspendent<br />au vide ;<br />ces lectures<br />avec lesquelles nous franchissons<br />tous les périphériques ; je m’en<br />vais vous dire<br />les paroles qui klaxonnent ;<br />celles qui cornent<br />comme d’anciens souvenirs<br />déboîtés<br />dans un encombrement<br />d’images.<br /></em>La ville, je vais vous dire. Fantômes.<br />Ce qu’il y a<br />face aux pierres,<br />et derrière / chaque / éternuement / de façade ;<br />je vais vous dire –<br />avant<br />que ne fondent<br />les pas,<br />et la marche du monde.<br /><br /><strong>Cercle</strong> et sommet – qui ferme et qui domine ?<br /><em>J’ai franchi le périphérique dans un bruit de tonnerre / ici, là-bas, rien ne ressemble à rien / les vies sont aussi semblables que les galets dans un fleuve / les regards vont de droite à gauche, de bas en haut, de part et d’autre / les hommes, les femmes portent une histoire, au lieu d’un sac à dos / et les rencontres s’opèrent ainsi qu’une occlusion / rien ne ressemble à quelque chose, à quelqu’un d’autre / les passants / ont trop de pas<br /></em>Encore la ville qui se propage. Encore.<br />Faudra-t-il<br />rompre le cercle /<br />pour atteindre<br />le cœur des choses ?<br /><em>J’ai franchi<br />le mur du soi.<br /></em><br /><strong>La</strong> volonté comme représentation, ce pourrait être cet arbre qui s’enracine dans la nuit, et que les rafales de vent rendent plus robuste, face aux jours de tornades.<br />La ville s’éclaire dans nos pensées, lorsque nous sommes loin de la ville. Et la raison de vivre mûrit, loin du chemin.<br /><em>J’ai connu un homme qui cherchait une source, un seau à chaque main. Il tournait, là-haut, dans la montagne ; et la soif l’étreignait, comme son ombre. Anéanti, il s’assit sur une roche, qui masquait l’entrée d’un puits. Il mourut ainsi, sans connaître le centre.<br /></em>Regardez cette ville, elle tourne autour de quoi ?<br />Et qui, se retourne ?<br />Qui, tourbillonne – pour, qui ? </div><div align="justify"></div><br /><div align="justify">Daniel LEDUC</div><div align="justify"><a href="http://www.harmattan.fr/daniel-leduc">www.harmattan.fr/daniel-leduc</a></div><br /><div align="justify"></div>Daniel LEDUChttp://www.blogger.com/profile/00912939320183553313noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2866019191783216790.post-31463673430406733882008-08-16T08:29:00.000-07:002008-08-16T08:37:28.191-07:00GESTES DU JOUR (19)<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhME0nLYLS-3K_ORDQJ3gjMOZLTz5gCLwxsbMOqWqp9kWcL3WIdCF7jPp-V8ypt8eKqQe83lcnnFwT3loz2_MxbkxWL5epaWnFvAAgVQj0lAYlsHz-W-o_SRHqSoFhJ9VqC7tb3RL8PhDJW/s1600-h/Terrasse+de+café.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5235140018861331586" style="FLOAT: left; MARGIN: 0px 10px 10px 0px; CURSOR: hand" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhME0nLYLS-3K_ORDQJ3gjMOZLTz5gCLwxsbMOqWqp9kWcL3WIdCF7jPp-V8ypt8eKqQe83lcnnFwT3loz2_MxbkxWL5epaWnFvAAgVQj0lAYlsHz-W-o_SRHqSoFhJ9VqC7tb3RL8PhDJW/s400/Terrasse+de+caf%C3%A9.jpg" border="0" /></a><br /><div align="justify"><em><strong>L’étendue</strong> de la ville rejoint les temps dus aux frontières</em>.<br />L’homme – sans rive, sans âge, et sans papiers – traverse encore les rues comme autant de frontières. Il se cache derrière son visage, comme se cachetterait une enveloppe sans mémoire, timbrée par la seule flamme du vide. Que chercher lorsqu’on tente ? Traqué par le pouvoir ?<br />L’homme sans rive tangue encore. Tandis qu’affluent les vagues. Que les filets se lancent. À l’assaut de l’espoir, l’homme<br />roule encore.<br />Son horizon chancelle, la ville.<br />Rejoins<br />ce que tu danses.<br /><br /><strong>À</strong> la terrasse des cafés, l’aventure passe par les mots ; par le regard aussi. À la terrasse le monde, façonné dans les gorges ; dans les yeux de l’ailleurs.<br /><em>Que ne t’ai-je rencontrée contre une table ronde sur un trottoir mouillé ?</em><br />Une terrasse, la ville, où s’érigent tant les vies d'aplomb, que les vies terrassées.<br />Y a-t-il du murmure dans le capharnaüm ? La vie n’est-elle qu’une base sans fondement ; qu’un fondement sans base ?<br /><em>J’aurais pu t’offrir un verre au contenu translucide.<br />Boire tes mots, comme une cascatelle<br />sur l’aube. J’aurais pu / la vie / j’aurais pu.<br /></em><br /><em><strong>Dans</strong> le regard de l’autre, toujours des rues défilent où l’on aimerait se perdre, pour trouver quelle énigme ?<br /></em>La ville suinte du travail des Hommes ; elle se perpétue par les gestes accomplis ; par ceux qui se tracèrent sans jamais se donner ; par le moindre mouvement, sans la moindre amplitude ; et par ceux qui s’exclament, les gestes qui gesticulent…<br />La ville est un tracé. Le passant, une courbe, cintrée de trajectoires. La ville est une<br />esquisse.<br /><em>Et le regard de l’autre, toujours, défile dans nos pensées.<br />« Peut-on se re-connaître ? », questionne un quidam. « Je ne suis pas personne, puisque je suis personne. »<br /></em>La ville s’étend<br />par delà ses frontières.<br />Territoire-mouvance<br />indéfini-<br />ment<br /><em>dénombré<br /></em>d’existence – la vi<br />lle. </div><div align="justify"></div><br /><div align="justify">Daniel LEDUC</div><div align="justify"><a href="http://www.harmattan.fr/daniel-leduc">www.harmattan.fr/daniel-leduc</a></div><div align="justify"></div>Daniel LEDUChttp://www.blogger.com/profile/00912939320183553313noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2866019191783216790.post-38711583494411998342008-08-15T12:41:00.000-07:002008-08-15T12:51:30.098-07:00GESTES DU JOUR (18)<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh7bq76ZO3ccWe0CLMU_FRu6U5BiDyab7x2PGjVhZscvD-v-PzBohHkraKRRA8fmP3qp6aN16kcPwwCinPUaE4gOwyiV1A6vsuAu195C37-gh3bUC8wquMfv6WsTB6k9P9_oPEG-MYTehoj/s1600-h/Ville+bombardée+2.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5234834399340257330" style="FLOAT: left; MARGIN: 0px 10px 10px 0px; CURSOR: hand" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh7bq76ZO3ccWe0CLMU_FRu6U5BiDyab7x2PGjVhZscvD-v-PzBohHkraKRRA8fmP3qp6aN16kcPwwCinPUaE4gOwyiV1A6vsuAu195C37-gh3bUC8wquMfv6WsTB6k9P9_oPEG-MYTehoj/s320/Ville+bombard%C3%A9e+2.jpg" border="0" /></a><br /><div align="justify"><strong>Que</strong> l’automobile crée des transports terrestres, tandis que le corps se meut en des transports sensuels…la ville crisse.<br /><em>Il n’y a de permanent que l’instinct, sur sa voie sensuelle ; d’invariable que l’écho, qui demeure en lui-même.<br /></em>Je lis les arguments publicitaires comme on déchire le ciel après l’orage. Seule, une pluie de lettres n’abreuve pas le désir. Je lis ce qu’il faut oublier. L’essentiel se consulte.<br />La ville crisse…<br />Nous passons notre temps<br />à écoper le jour.<br /><br /><em><strong>La </strong>paix, coquille d’œuf de la guerre, peut éclater par un coup de tonnerre / engendrement du calme, avant l’éclat de voix.<br /></em>Bien des villes ont été bombardées ; les plaies sont-elles encore ouvertes ? Le temps suinte, sûrement, sur nos blessures…<br />La ville est un bandeau, qui flotte, et le passé ?<br />Bien des villes ont été bombardées.<br /><em>Je n’aurai pas connu les trous qui percent dans la mémoire, pas connu les trous d’obus, ni ceux qui déracinent – à moins que je sois grignoté par l’oubli, pourfendu de bas en haut par une échelle, dont les barreaux, séquestrent…<br /></em>La ville grimpe<br />jusqu’à l’é-<br />tendue.<br />Son sommeil<br />n’est pas la nuit :<br />mais le retrait<br />du jour.<br /><br /><em><strong>Il</strong> y a des guerres paisibles, et des paix guerroyantes, disais-tu, mes tranchées sont des ruines, là-bas, sur la ville…<br /></em>Le clochard n’a plus de nom. Sans domicile et sans nom. Le clochard n’a plus d’étoiles. C’est un reflet, sur nos consciences. Une averse, sur le trottoir. Une escalade, après la chute.<br />La ville se dévêt face aux miséreux ; elle abandonne ses oripeaux, éternuement dans les gorges profondes.<br />Demain est une autre pensée ; ou bien demain expire !<br />Et se perdent les chemins…</div><div align="justify"></div><br /><div align="justify">Daniel LEDUC</div><div align="justify"><a href="http://www.harmattan.fr/daniel-leduc">www.harmattan.fr/daniel-leduc</a></div><div align="justify"></div><br /><div align="justify"></div>Daniel LEDUChttp://www.blogger.com/profile/00912939320183553313noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2866019191783216790.post-51881994502326413222008-08-15T02:04:00.000-07:002008-08-15T02:16:12.279-07:00GESTES DU JOUR (17)<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgBW7QpSSomWpeHfjVZGgp7kYJP1QSqCYQsjf02JbTig_J0n0KDcFwvwxHCbtjwd2_gun2JlyXUPgicOtt5oGmhwO4PTrAim-3vKS79Pk5CmNILybatmC5xoBjkLyLd0SDBlQ3bvxixCUoR/s1600-h/Arbres+en+ville+2.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5234670624385633458" style="FLOAT: left; MARGIN: 0px 10px 10px 0px; CURSOR: hand" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgBW7QpSSomWpeHfjVZGgp7kYJP1QSqCYQsjf02JbTig_J0n0KDcFwvwxHCbtjwd2_gun2JlyXUPgicOtt5oGmhwO4PTrAim-3vKS79Pk5CmNILybatmC5xoBjkLyLd0SDBlQ3bvxixCUoR/s320/Arbres+en+ville+2.jpg" border="0" /></a><br /><div align="justify"><strong>Les</strong> ruines, prolongement de la mémoire, se reconstituent par le manque. Chaque ville, chaque vie, chaque passé a ses ruines. Il en demeure pas moins… les vestiges parlent, du plus loin de l’absence.<br /><em>On se construit sur des bases, mais aussi sur des creux ; sur du ferme, mais aussi du mobile ; du meuble, où se rencognent les symboles et les mythes ; de l’instable, dont découlent les flots et les laves, qui nous charrient vers le possible.<br />La mouvance crée le geste –<br />la geste<br />du jour présent.<br /></em><br /><strong>Comme </strong>le tonnerre, “l’arbre est subversif”(1) – mais son temps s’enracine dans le ciel ; et les autres natures le poussent à la confrontation, au sursaut perpétuel.<br />Que la ville est des arbres, cela permet la révolte du corps, et l’envol des pensées.<br />Que l’on en plante un, et le désir s’accroît. Qu’un seul se déracine, et le courage s’estompe.<br />La ville est une branche sur laquelle vibrent les pistons et les rouages de la société. Forte ou fragile, selon qu’elle résiste ou qu’elle ploie ; la ville s’ouvre, lorsqu’elle bourgeonne.<br /><em>Et je respire, comme la foudre.<br />Je me plante<br />là<br />où les oiseaux sont rois.<br /></em><br /><strong>Le</strong> piéton constamment traverse. Lui-même est traversé par des franchissements de pensées ; et son pas prend l’allure d’un trot qui regimbe.<br />Le piéton voit passer la rue ; ses traces d’essence, ses effluves de gasoil ; ses cris perpétuels dans le crissement des villes ; le piéton voit passer ; tout ce qui piétine.<br />Et la marche, s’emboîte avec le pas ; la durée, circule avec le temps ; l'intervalle, se débride avec l’espace ; le champ s’ouvre, avec les yeux.<br /><em>Je n’aurai de vraie connaissance, que celle qui me porte,<br />celle<br />qui se soulève.<br /></em>Les pas<br />s’en vont<br />au soir.<br /><em>Et je m’en vais…<br />cueillir.</em></div><div align="justify"></div><br /><div align="justify">Daniel LEDUC</div><div align="justify"><a href="http://www.harmattan.fr/daniel-leduc">www.harmattan.fr/daniel-leduc</a></div><div align="justify"></div><br /><div align="justify">--------------------------------------<br />(1) Paul Rebeyrolle. </div>Daniel LEDUChttp://www.blogger.com/profile/00912939320183553313noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2866019191783216790.post-10733009849204130022008-08-12T03:04:00.000-07:002008-08-12T03:12:41.157-07:00GESTES DU JOUR (16)<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg4imBnePyyOvmZDqc1tlsT3Ok2WfdyuiqrbP5eb2PK7CptblFviUDy2wzHL1QU2xZ4SfVh5QU0mmlSLl_QASKqERRIpT5XZ9PfoUmtofFYK52jbwEtUVpDMhinfaIp5mo3oq7Vq4r1nzcr/s1600-h/Fleuve.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5233571883948635378" style="FLOAT: left; MARGIN: 0px 10px 10px 0px; CURSOR: hand" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg4imBnePyyOvmZDqc1tlsT3Ok2WfdyuiqrbP5eb2PK7CptblFviUDy2wzHL1QU2xZ4SfVh5QU0mmlSLl_QASKqERRIpT5XZ9PfoUmtofFYK52jbwEtUVpDMhinfaIp5mo3oq7Vq4r1nzcr/s320/Fleuve.jpg" border="0" /></a><br /><div align="justify"><strong>Dans</strong> la ville, quelques musiciens tentent de tempérer la monotonie des sons et des formes. Fréquemment sont-ils chassés comme de vulgaires insectes.<br />Les putains, elles aussi sont traquées ; de même que les clochards célestes ; les SDF, les sans-papiers…<br />Trop souvent la ville ressemble à une nappe, nette, trop bien repassée – la vie – ne doit faire aucun pli !<br /><em>Le journal, froissé par les lourdeurs du monde, me tombe des mains. Je ramasse ce qu’il y a de souffrance, le dépose sur un banc, à côté d’une jeune guitariste.<br />S’élève un blues, qui donne aux murs, un passage vers l’espoir…<br /></em><br />«<strong>Que</strong> sait-on de notre ignorance ?», se demande un piéton, bousculant un aveugle. «Que voit-on de transparent ?».<br /><em>Je pense à cette matière sombre qui constituerait une part non négligeable de l’Univers, à ces éléments non-baryoniques, aux multiples dimensions (1) -- et le vent qui feule contre mes persiennes devient un langage crypté – et la nuit n’a d’obscur que son nom – et tout ce qui pense [ici] ignore tout ce qui pense [ailleurs] – et l’océan n’est qu’une larme (de rire ou de pleurs) d’où émerge l’étrange vague du temps – soupir sans souffle…<br /></em>La ville ne me dit rien, qui sache se faire entendre.<br />La ville a pour nature, de n’en avoir point.<br /><br /><strong>L’enfant</strong> observe le fleuve qui scinde la ville en deux fractions égales. Il ne sait quelle rive choisir. L’une s’apparente à une usine, à une fourmilière d’où émergent dix mille percussions / voix outils / retentissant comme cymbales et tambours. L’autre rive murmure ; elle murmure autant qu’il est possible ; quasiment imperceptible, ce murmure ; peut-être des pensées ; des grattements infinis ; des questions sans réponses, à coup sûr ; de la pluie ; dans un ciel rougeoyant…<br /><em>“Les deux hémisphères cérébraux sont deux structures quasiment symétriques, reliées entre elles par des fibres nerveuses appelées commissures.”<br />Entre mes lèvres, un murmure retient l’enfance ; peu à peu, amplification du sens ; et le son se répercute, dans un bruit de cymbales.<br /></em></div><br /><div align="justify">Daniel LEDUC</div><div align="justify"><a href="http://www.harmattan.fr/daniel-leduc">www.harmattan.fr/daniel-leduc</a></div><br /><div align="justify"></div><div align="justify">-------------------------------------</div><div align="justify">(1) Théorie des cordes.</div><br /><div align="justify"></div><div align="justify"></div>Daniel LEDUChttp://www.blogger.com/profile/00912939320183553313noreply@blogger.com0