vendredi 15 août 2008

GESTES DU JOUR (18)


Que l’automobile crée des transports terrestres, tandis que le corps se meut en des transports sensuels…la ville crisse.
Il n’y a de permanent que l’instinct, sur sa voie sensuelle ; d’invariable que l’écho, qui demeure en lui-même.
Je lis les arguments publicitaires comme on déchire le ciel après l’orage. Seule, une pluie de lettres n’abreuve pas le désir. Je lis ce qu’il faut oublier. L’essentiel se consulte.
La ville crisse…
Nous passons notre temps
à écoper le jour.

La paix, coquille d’œuf de la guerre, peut éclater par un coup de tonnerre / engendrement du calme, avant l’éclat de voix.
Bien des villes ont été bombardées ; les plaies sont-elles encore ouvertes ? Le temps suinte, sûrement, sur nos blessures…
La ville est un bandeau, qui flotte, et le passé ?
Bien des villes ont été bombardées.
Je n’aurai pas connu les trous qui percent dans la mémoire, pas connu les trous d’obus, ni ceux qui déracinent – à moins que je sois grignoté par l’oubli, pourfendu de bas en haut par une échelle, dont les barreaux, séquestrent…
La ville grimpe
jusqu’à l’é-
tendue.
Son sommeil
n’est pas la nuit :
mais le retrait
du jour.

Il y a des guerres paisibles, et des paix guerroyantes, disais-tu, mes tranchées sont des ruines, là-bas, sur la ville…
Le clochard n’a plus de nom. Sans domicile et sans nom. Le clochard n’a plus d’étoiles. C’est un reflet, sur nos consciences. Une averse, sur le trottoir. Une escalade, après la chute.
La ville se dévêt face aux miséreux ; elle abandonne ses oripeaux, éternuement dans les gorges profondes.
Demain est une autre pensée ; ou bien demain expire !
Et se perdent les chemins…

Daniel LEDUC

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