samedi 9 août 2008

GESTES DU JOUR (13)


Entre iris et rétine, j’ai la ville dans les yeux,
aux clartés insomniaques, j’ai la ville dans les yeux.
Les femmes accomplissent
le soulèvement du jour,
ainsi qu’on soulève
la question.
Le temps
n’est plus à perdre,
mais à changer de ciel.
Par delà les contours,
c’est toujours
la ville
qui opère – dans les mémoires – toujours.
Le temps est une ville.
Dans un regard – lointain
Le temps

Apprenez à connaître ce qu’il y a d’erreurs dans vos doutes. Apprenez donc les multiplications de vos vertiges.
Je sais conter mon enfance
auprès des arbres.
Ce que j’ai vécu,
la ville s’en souvient-elle ?
Et les visages croisés,
où vont-ils aujourd’hui ?
Dans le secret des livres,
la ville compte ses pierres,
une à une,
histoire d’assimiler ses heurs
et ses malheurs,
une à une,
compte ses pierres.
Le secret,
c’est dans le nombre –
zénith et nadir
abolissant les ombres
peut-être. y a-t-il
à raconter l’enfance,
alors que le soir
tombe
sur les vagues
et les flambeaux ?
Agitez donc
une lanterne :
la vie / tourbillonnera – ballerine !

LA DÉCHIRURE DE FEU CHAUFFÉE
avec des ciels à travers le monde.
Paul CELAN
L’éraflure sur ton nom, camarade,
braises encore vives
derrière ton front ;
te voilà sur la terre, étranger
comme novice ; quand même
tu connaîtrais
les formules et les nombres.
Le “Pouvoir” t’exclut ;
enclin
à décliner
lui-même,
il ne te connaît point.
Peu importe qui tu es
pour celui qui expulse…
Il faudra bien, un jour,
que soient jetés la haine
et ses contours fétides ;
que s’extirpe
la Crapule
qui sévit aux “Sommets” !

Daniel LEDUC

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