lundi 11 août 2008

GESTES DU JOUR (14)


Et que dire de l’Onyx ; des pierres de songe
auxquelles on se confronte
chaque nuit
dans l’opacité du sommeil ?
Et qu’entendre du Zircon
dans sa mémoire terrestre,
magmatique et doyenne ?
Je pense la ville
comme autant de désirs
sur un corps de pierre.
En chaque homme,
des rues s’insinuent
qui conduisent au crépuscule.
Précieuse serait la ville
ceinte
d’espaces
sans distance
ni frontière.
La ville –
éven-
tuelle.

Le rougeoiement du ciel, sur cette ville éclatante et furtive (ici ne passent que des regards fuyants) ; les râles et pétarades sur les chaussées conduisant au soleil (moins de pesanteur, semble-t-il, vers le Sud) ; les discours, ensablés déjà, aux terrasses des cafés qui percolent…
J’ai souvenir de nuits à écrêter le monde ; « table rase », disait-on, « pour engager la vie » ; souvenir de nuits, à émonder le monde…
Que circule cette ville, comme circule notre sang.
La nuitée est tranquille, là où passent
les passants…

La ville, ne respire qu’avec le vent ; et combien les murs s’asphyxient – souffle coupé – par le hachoir – des vrombissements. Comme une peau, les trottoirs se rassurent – contre la tendre paume – de la nuit.
J’ai caressé des femmes, aux rivages indomptables, et je me suis levé, pour crier « libertés » !
La ville, ne respire, que par, autonomie. Elle s’allonge auprès de la campagne, mais façonne, nuit et jour. Son repos lui-même, est un travail d’indépendance.
J’ai caressé des femmes, rebelles ; qui m’ont appris le feu ; sa chaleur, son élan ; sa vérité – femelle.
La ville ne dort, que d’une oreille. De l’autre, elle perçoit l’océan Qui en chacun. Respire.

Daniel LEDUC

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