samedi 28 juin 2008

L’HOMME SÉCULAIRE

L’énigme et la connaissance sont les deux joues d’un même visage derrière lequel se cache la nuit.
Marcher sans penser à marcher. Vivre sans penser à vivre. Il abandonnait ses pas avec des fractions de lui-même que remplaçaient le manque, et le désir d’aimer.
Sa route était légère, de sable et de poussière, de particules de vie qui formaient le ciment entre l’acte et la pensée.
Sa route, croisant d’autres chemins qui se perdaient dans le regard, sinueuse autant que déroutante, s’enlisant dans les marais du soir.
Il avançait vers la page que rien ni personne n’écrit ; qui refuse l’attouchement du verbe et celui, plus vibrant, du silence.
Il cherchait en vain le mot le plus juste, comme est juste la voix, ou le regard d’un frère.
Il cherchait la lettre – hors des alphabets --, celle qui contient le Rien et qui exprime le Tout.
Ses pas le poursuivaient, dans la mémoire, sans doute.
Et l’abandon de soi était la découverte.
Sur le bord du chemin.

Daniel LEDUC
L'Homme Séculaire, éditions L'Harmattan
www.harmattan.fr/daniel-leduc

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