Certaines villes ont des boyaux par lesquels transitent des substances vitales, telles que les foules du métro. Chaque jour digère son flot de visages, d’expressions appuyées, de bourdonnements muets. Et la ville se sustente de ces circulations internes, alors même qu’elle engloutit les ordures et autres pollutions dégorgées par les Hommes.
Je respire ta peau ; l’encre de ta parole ; les fluides qui se dégagent d’entre tes cuisses ; la vie, en gestation, comme une fresque, jamais finie.
Dans une rue, là, au bord du trottoir,
une vieille femme geint :
on dirait qu’elle ravaude
son histoire,
tant s’effilochent
ses mots.
Je la regarde,
comme on saisit l’instant
qui nous échappe.
La ville demeure ; le fugitif,
aussi.
Derrière les fenêtres, s’encanaillent les ombres, avec la fringante voracité de la lumière. Tout ce qui peut s’émouvoir se meut dans la transparence du réel ; et les fruits du visible mûrissent au contact de ce qui s’évapore.
Me disais-tu combien l’amour est fait d’ondes et de corpuscules ; combien la danse des cercles et des oiseaux est une corde, dans l’oscillation du monde ; et combien nous participerons, peut-être, à la trajectoire des ensoleillements.
La ville repose
sur l’éternelle question
du vide – faut-il bâtir
sur de l’histoire,
ou sur la table rase ?
Où naviguent tes mots
en cet instant ?
Que deviennent
tes
chan-
sons ?
Poussée et poussée et poussée,
Toujours la procréante poussée du monde.
Walt WHITMAN
La rue capte les dissonances du pouvoir ; et c’est elle qui, en dernier ressort, piaffe et regimbe, jusqu’à désarçonner le fumiste dragon. L’Histoire bégaye, baragouine et ânonne ; mais toujours l’Histoire se ressaisit, se remettant en selle. Et la rue, traverse le temps, en dehors des passages….la rue.
J’aurais voulu, de même, traverser mon sommeil ; rêver qu’ « un jour, tout vallon sera relevé, toute montagne et toute colline seront rabaissés, tout éperon deviendra une plaine, tout mamelon une trouée… »(1) ; rêver....
Mais la ville est là, qui dicte ses flux et reflux.
La ville nous éveille, aux sens
interdits – que tout laïus giratoire
finisse
au rebut,
loin d’écrits et cités.
La ville, par les vents contraires,
se soulève,
troussée
comme sans vergogne ;
le temps……….lui appartient.
Je respire ta peau ; l’encre de ta parole ; les fluides qui se dégagent d’entre tes cuisses ; la vie, en gestation, comme une fresque, jamais finie.
Dans une rue, là, au bord du trottoir,
une vieille femme geint :
on dirait qu’elle ravaude
son histoire,
tant s’effilochent
ses mots.
Je la regarde,
comme on saisit l’instant
qui nous échappe.
La ville demeure ; le fugitif,
aussi.
Derrière les fenêtres, s’encanaillent les ombres, avec la fringante voracité de la lumière. Tout ce qui peut s’émouvoir se meut dans la transparence du réel ; et les fruits du visible mûrissent au contact de ce qui s’évapore.
Me disais-tu combien l’amour est fait d’ondes et de corpuscules ; combien la danse des cercles et des oiseaux est une corde, dans l’oscillation du monde ; et combien nous participerons, peut-être, à la trajectoire des ensoleillements.
La ville repose
sur l’éternelle question
du vide – faut-il bâtir
sur de l’histoire,
ou sur la table rase ?
Où naviguent tes mots
en cet instant ?
Que deviennent
tes
chan-
sons ?
Poussée et poussée et poussée,
Toujours la procréante poussée du monde.
Walt WHITMAN
La rue capte les dissonances du pouvoir ; et c’est elle qui, en dernier ressort, piaffe et regimbe, jusqu’à désarçonner le fumiste dragon. L’Histoire bégaye, baragouine et ânonne ; mais toujours l’Histoire se ressaisit, se remettant en selle. Et la rue, traverse le temps, en dehors des passages….la rue.
J’aurais voulu, de même, traverser mon sommeil ; rêver qu’ « un jour, tout vallon sera relevé, toute montagne et toute colline seront rabaissés, tout éperon deviendra une plaine, tout mamelon une trouée… »(1) ; rêver....
Mais la ville est là, qui dicte ses flux et reflux.
La ville nous éveille, aux sens
interdits – que tout laïus giratoire
finisse
au rebut,
loin d’écrits et cités.
La ville, par les vents contraires,
se soulève,
troussée
comme sans vergogne ;
le temps……….lui appartient.
Daniel LEDUC
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(1) Extrait du célèbre discours prononcé par Martin Luther King au Lincoln Memorial de Washington, le 28 août 1963.
(1) Extrait du célèbre discours prononcé par Martin Luther King au Lincoln Memorial de Washington, le 28 août 1963.
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